C’est l’une des problématiques que les experts internationaux présentent comme un facteur important du décrochage scolaire, particulièrement pour les filles et dans le milieu rural. Pourtant, au Maroc, l’absence de toilettes dans les établissements scolaires continue à être monnaie courante dans certaines zones.
Dans son édition du vendredi 12 février, Al Ahdath Al Maghribia revient sur les dernières statistiques relatives aux infrastructures scolaires en milieu rurale, révélées par le ministre de l'Éducation nationale en séance parlementaire. Et ce que le quotidien retient surtout, c’est qu’au moins 4.000 établissements sur les 13.000 situés en milieu rural ne disposent pas de sanitaire décent. Pire encore, Saaïd Amzazi reconnaît les difficultés des pouvoirs publics, particulièrement le gouvernement et son département, à remédier à cette situation.
Toujours selon les déclarations du ministre rapportées par la publication, le département de l’Éducation nationale se retrouve confronté à une double entrave qui l’empêche de résoudre ce problème. La première est d’ordre purement financier. L’équipement des écoles qui manquent de toilettes et de sanitaires décents nécessite la mobilisation d’un budget conséquent. De ce fait, le renforcement des équipements ne peut se faire que d’une manière graduelle.
À titre d’illustration, cette année, seuls 331 équipements sanitaires ont pu être budgétisés. La deuxième entrave, qui elle est beaucoup plus problématique, c’est que les établissements qui ne disposent pas encore de toilettes sont généralement situés dans des zones qui ne sont pas reliées au réseau d’assainissement et d’eau potable. Or, ce raccordement ne fait pas partie des prérogatives du ministère de l’Éducation, mais relève plutôt des communes et collectivités locales. Sans des efforts conséquents de leur part, il est quasiment impossible de combler l’insuffisance en sanitaire dont souffrent les écoles en milieu rural.
Sur un autre registre, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, Saaïd Amzazi a également insisté devant les parlementaires sur les efforts de son département pour équiper les écoles situées dans des zones reculées des équipements dont elles ont besoin. Des systèmes de chauffage centralisés sont même testés au niveau de certaines d’entre elles, tandis que d’autres ont pu compter sur la mobilisation du ministère pour se fournir en bois de chauffage en période de froid. La même source reconnaît également que les équipes du département de l’Éducation adoptent aujourd’hui une discrimination positive au profit des établissements scolaires dans le milieu rural afin de réduire autant que possible l’ampleur des insuffisances dont ils souffrent.
