Selon de nouvelles données diffusées par le ministère de l’Education nationale, le secteur de l’enseignement privé a connu, ces dernières années, un développement jamais égalé. Ainsi, entre 2000 et 2018, le nombre d'écoles privées est passé de 1.426 à 5.828 établissements, alors que le nombre d’élèves a été multiplié par cinq, passant de 224.575 à 1.015.000. En parallèle, le nombre d'enseignants a fortement augmenté, passant de 18.169 à 71.194 cadres durant la même période. Cette évolution cache, cependant, de profonds dysfonctionnements, le recrutement des enseignants s’effectuant sans contrat de travail clair. De plus, ceux-ci ne bénéficient d’aucune formation pédagogique, comme l'a souligné le directeur des ressources humaines au ministère, Mohamed Benzerhouni, lors d’un séminaire national tenu à Agadir sur l’enseignement privé. Et d'ajouter que ce secteur souffrait de l'absence d’un système unifié de salaires et de primes incitatives, ainsi que d'une carence dans les opérations de contrôle et d’encadrement.Par ailleurs, les établissements privés engagent, la plupart du temps, des enseignants non permanents exerçant dans le cycle secondaire et les classes préparatoires et techniques de l’enseignement public.
Benzerhouni a encore indiqué, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du mardi 24 décembre, que l’Etat avait promulgué des lois organiques garantissant les critères de qualité, de contrôle et d’évaluation pour améliorer la qualité des ressources humaines dans ce secteur. Les pouvoirs publics, ajoute le même responsable, ont par ailleurs élaboré un système spécial d’audit pédagogique et de gestion de ces établissements. En revanche, les responsables des écoles privées auront à combler, à moyen terme, leurs besoins en cadres éducatifs qualifiés.
Le directeur des ressources humaines a souligné que le ministère comptait rationaliser les mesures relatives à l’autorisation accordée aux enseignants du public d’effectuer des heures supplémentaires dans le secteur privé. Le ministère, poursuit-t-il, veillera à coordonner avec l’ANAPEC et les associations professionnelles pour augmenter le nombre des bénéficiaires des sessions de formation dispensées aux jeunes diplômés. Au niveau du recrutement des enseignants dans le secteur privé, il est prévu d’organiser des concours unifiés respectant les règles et les critères adoptés dans l’organisation des concours publics.