Les prémices d’un nouvel orage se dessinent dans le secteur de l’enseignement supérieur. Des dizaines de professeurs universitaires se préparent à reprendre les protestations dans les prochains jours, afin d’exprimer leur mécontentement quant au silence du ministère de tutelle. Ces dernières concernent principalement la reconnaissance de l’ancienneté dans la fonction publique.
C’est ce que rapporte Al Akhbar dans son édition du vendredi 10 janvier. Certains enseignants-chercheurs ont exprimé leur insatisfaction vis-à-vis de la position du secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement supérieur, alors qu’il y a peu, la coordination des professeurs universitaires avait suspendu ses mouvements de protestation. L’un des professeurs protestataires explique que «le secrétaire général du syndicat ne s’est pas impliqué dans ce dossier car il ne fait tout simplement pas partie de leurs rangs».
Cette crise remonte à 2018, date à laquelle le Syndicat national de l’enseignement supérieur avait inscrit ce dossier parmi ses priorités. Cependant, les négociations avec l’ancien ministre de tutelle, Abdelatif Miraoui, n’avaient pas donné de résultats, car ce dernier s’était rétracté de l’accord initial avec la représentation syndicale et avait fermé la porte au dialogue.
Selon les déclarations des professeurs concernés, et dont se fait écho Al Akhbar, en l’absence de progrès concret sur ce dossier, ils reprendront les protestations devant le ministère de l’Enseignement supérieur après les vacances de janvier. Boujemaa Ouali, membre de la coordination, a dans ce sens appelé le Syndicat national de l’enseignement supérieur à exercer des pressions sur le ministère pour accélérer le règlement de ce dossier, tout en exhortant le ministre Azzedine Midaioui à prendre en compte cette revendication afin de désamorcer la crise.
Comme l’explique le journal, les enseignants-chercheurs demandent depuis quelques années la reconnaissance de l’ancienneté des fonctionnaires issus d’autres départements. La coordination estime à environ 9.000 le nombre de professeurs concernés par cette revendication et prévoit d’organiser une manifestation après les vacances de janvier. Elle a déjà commencé à mobiliser les siens pour garantir le succès de cette action. Tous les regards se tournent donc vers le ministère.
Pour sa part, ajoute le quotidien, le Syndicat national de l’enseignement supérieur est intervenu pour tenter d’apaiser les tensions croissantes dans le secteur, annonçant qu’il tiendrait des séances de dialogue avec les départements gouvernementaux concernés. Le syndicat plaidera, lors de ces dialogues, pour «l’émission d’un décret visant à lever les injustices envers les enseignants-chercheurs titulaires de doctorats français, conformément à l’accord précédent entre le syndicat et le ministère», tout en traitant «les points restants dans le cahier revendicatif du syndicat national de l’enseignement supérieur».
Ces points incluent la reconnaissance de la période de service civil dans la carrière professionnelle des enseignants-chercheurs, la fin des injustices envers les enseignants recrutés sous le statut de «professeur conférencier» de 1975, ainsi que la restitution des années d’ancienneté dans la fonction publique, entre autres revendications évoquées dans un précédent communiqué diffusé par le syndicat.