Le cannabis attise de nouveau la guerre entre deux formations de la majorité gouvernementale, le PAM et l’Istiqlal. Dans sa livraison du week-end des 13 et 14 août, le quotidien Assabah affirme que les deux partis s’accusent mutuellement de vouloir tirer profit, sur le plan personnel et électoral, de la dépénalisation de la culture du cannabis.
C’est un vieux débat, qui date de bien avant la décision de l’État d’autoriser, via une loi dédiée qui a été promulguée il y a quelque temps, les usages licites du cannabis médical, cosmétique et industriel. Aujourd’hui, la question a encore une fois été soulevée lors de la préparation, au sein du Conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, d’une journée d’étude qui aura lieu le 13 septembre sur le sujet.
En gros, explique le quotidien, des membres du Conseil de la région ont exprimé leur colère vis-à-vis de leur collègue, Larbi El Mharchi, dirigeant du PAM et vice-président du Conseil chargé justement de mener à bien les préparatifs de cet événement prévu à Al Hoceima. A en croire le quotidien, des élus de l’Istiqlal l’accusent ainsi implicitement de vouloir exploiter ce dossier pour en tirer des bénéfices personnels, électoraux et politiques.
Ils appellent, au contraire, a un consensus sur la manière de mener à bien ce chantier, évitant à tout prix de le mettre entre les mains d’un seul parti politique. Bien sûr, les élus parlent de la gestion du dossier au niveau du Conseil de la région. Et tout le monde est d’ailleurs d’accord pour éviter le scénario selon lequel la gestion de ce dossier serait monopolisée par une seule formation politique.
Si aujourd’hui les deux partis qui sont pointés du doigt sont l’Istiqlal et le PAM, c’est d’abord parce qu’ils étaient les seuls à s’intéresser de près à ce dossier même avant l’adoption de la loi relative à la légalisation du cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles.
Les deux formations sont d’ailleurs, entre autres initiatives, auteurs de propositions de loi, lors des deux dernières législatures, dans le sens justement de la dépénalisation de la culture du cannabis pour des usages licites. Les deux formations sont également pointées du doigt parce qu'elles forment avec le RNI le noyau dur de la coalition qui gère le Conseil régional de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Et tout conflit entre les deux partis sur ce sujet risque de faire partir en éclats toute la coalition. D’où cet appel au consensus autour de ce dossier.
Toujours est-il, selon le quotidien, le différend actuel entre les deux formations renvoie à l’hypothèse selon laquelle ce dossier pourrait être utilisé comme carte de pression politique. Surtout que, relève le quotidien, toutes les initiatives des politiques en faveur des cultivateurs de cette plante ont toujours coïncidé avec la période électorale.