Espaces verts au Maroc: les mesures à prendre pour la rationalisation de l’eau

Un espace vert à Tanger. Des mesures urgentes doivent être prises pour rationaliser l'utilisation de l'eau dans les jardins et parcs publics du pays.

Le 29/02/2024 à 15h03

VidéoAlors que le Maroc fait face à une situation hydrique critique, les conséquences se font sentir jusque dans les espaces verts qui embellissent les entrées des villes du pays. Mohamed Ameziane, ingénieur paysagiste et président de l’Association des architectes-paysagistes du Maroc, tire la sonnette d’alarme sur l’impact dévastateur de la pénurie d’eau sur ces espaces. Dans un entretien avec Le360, il révèle les mesures à prendre pour sauvegarder ces espaces verts dans un contexte de changement climatique et de gestion responsable des ressources hydriques.

Les espaces verts à l’entrée des villes du Maroc sont d’une grande importance pour l’aménagement urbain, offrant des lieux pour les activités économiques, sociales et de loisirs. Cependant, leur impact a été affecté par le manque d’eau et le changement climatique, entraînant leur arrêt et leur expansion inégale dans certaines villes pour diverses raisons, notamment les répercussions de la rationalisation de l’eau potable qui irriguait ces espaces verts, ainsi que le manque d’engagement de certaines villes à recourir aux eaux usées pour revitaliser l’esthétique de ces espaces.

Mohamed Ameziane, ingénieur paysagiste et président de l’Association des architectes-paysagistes du Maroc (AAPM), a partagé avec Le360 les actions qui devraient être entreprises par les autorités pour économiser l’eau dans les espaces verts des villes marocaines. Il a présenté des mesures qui visent à garantir que ces espaces verts restent viables à long terme, en minimisant leur impact sur l’environnement et en utilisant efficacement les ressources disponibles, notamment pour les mois à venir, surtout pendant l’été.

Parmi les mesures pratiques, Ameziane s’est appuyé sur les recherches de l’AAPM et a appelé à l’adoption d’études visant à promouvoir la durabilité des espaces verts et à adopter un modèle innovant d’aménagement paysager basé essentiellement sur la durabilité et la valorisation du patrimoine naturel et de la biodiversité des plantes locales adaptées aux caractéristiques climatiques et à la qualité du sol de chaque région du royaume.

L’ingénieur paysagiste a également demandé à encourager la recherche scientifique et l’innovation dans les domaines liés aux espaces verts et à la plantation en collaboration avec des partenaires et des experts dans ce domaine, en développant notamment les capacités des pépinières productrices de plantes ornementales et en les accompagnant progressivement dans la production de variétés végétales locales. Il s’agit par ailleurs d’apporter des solutions techniques innovantes et pratiques qui permettront aux acteurs institutionnels de répondre à la demande croissante des citoyens de créer de nouveaux espaces verts aux spécifications élevées, notamment dans les grandes villes, tout en préservant les ressources en eau disponibles.

Par Said Kadry
Le 29/02/2024 à 15h03