En Espagne, des statistiques officielles révèlent que pas moins de 10.000 mineurs ont foulé le sol ibérique l’année dernière dont 70% d’origine marocaine. Dans son édition du 16 septembre, Al Ahdath Al Maghribia se penche sur la situation préoccupante des mineurs clandestins chez le voisin du Nord.
D’après le quotidien arabophone, ces données contrastent avec celles partagées par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés qui établit le nombre de mineurs marocains étant parvenu à traverser le Détroit à près de 5.500 cas, dont l’immense majorité squatte les rues des enclaves de Sebta et Melilia, dans la région de l’Andalousie ou plus au nord, dans la capitale, Madrid.
Face à une telle situation, les autorités espagnoles s’inquiètent de voir basculer cette population vulnérable, cible souvent de groupuscules djihadistes, dans l’extrémisme, dans le trafic de drogue, voire dans certains cas, d’intégrer des réseaux de pédophilie. Sous la supervision du ministère espagnol des affaires sociales et du travail, le gouvernement de Madrid a mobilisé d’urgence plusieurs centres d’accueil afin d’y loger ces mineurs, en particulier ceux n’ayant aucun proche en Espagne.
Dans le même sillage, une étude menée par le secrétariat d’État chargé des affaires de Sécurité sur le lien entre l’immigration illégale et la criminalité dans la péninsule ibérique souligne que les mineurs marocains occupent la première place parmi les détenus incarcérés dans les établissements pénitentiaires espagnols, soit près 25%. Ils sont impliqués pour la plupart dans le trafic de drogue et dans des affaires de vols ou de viols, voire de prostitution.
L’étude sur les crimes commis par les immigrés mineurs entrés clandestinement en Espagne montre que près de 3 mineurs sur 10 ont déjà commis au moins un acte criminel. D’après le rapport, ce taux de criminalité élevé parmi les jeunes immigrés puise son origine dans le laxisme des autorités, vu les privilèges dont jouissent les mineurs dans le Code pénal espagnol.
Il convient de noter qu’une entente conclut il y a deux ans entre les deux autorités marocaine et espagnole pour le rapatriement des mineurs ne s’est pas concrétisé sur le terrain, sous la pression des ONG et du tribunal constitutionnel qui a décidé de préserver les droits de ces laissés-pour-compte.