La fin justifie les moyens. Ce vieil adage a été bien appliqué par le président d’une commune de la province d’Essaouira pour assurer sa réélection aux prochaines élections communales. Ainsi, il a décidé de se débarrasser de son éventuelle rivale. Constatant qu’elle avait acquis une grande popularité depuis son retour de Suisse et son installation définitive dans la province, grâce notamment à ses actions caritatives et sa proximité avec la population locale, le président a décidé de se débarrasser d'elle. C’est ainsi qu’il aurait chargé deux employés de la commune d'entrer en contact avec la travailleuse de maison afin d’empoisonner la dame, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition de ce jeudi 24 septembre. L’affaire a éclaté lorsque la victime a ressenti, plusieurs jours durant, un malaise accompagné de symptômes d’empoisonnement. Ce qui lui a provoqué une terrible perte de poids. Le comportement de la travailleuse de maison, qui refusait de manger avec la famille, a fini par mettre la puce à l’oreille de la victime qui l’a soupçonnée d’être à l’origine de son malaise.
Ces soupçons ont poussé la femme et son époux à lui tendre un piège. Ainsi, ils ont quitté le domicile familial pour deux jours, après avoir implanté une puce dans le portable de la travailleuse de maison pour enregistrer les communications de la mise en cause. A leur retour, ils se sont rendu compte qu’elle était constamment en communication avec les deux employés de la commune. Les communications portaient sur des produits toxiques que la travailleuse de maison devait glisser régulièrement dans les plats de la famille. Confrontée aux enregistrements des communications téléphoniques, la femme s’est effondrée, avouant qu’elle glissait effectivement dans la nourriture un mélange de produits qu’elle se procurait auprès d’un épicier, précisent les sources du quotidien.
Déférés devant le parquet compétent, les deux autres individus ont rapidement craché le morceau, faisant savoir que leur crime avait été commandé par le président de la commune pour des considérations électorales. Car, la victime, qui a regagné le Maroc après de longues années en Suisse et s’est installée dans la province d’Essaouira, s’est distinguée dans la région par ses activités de bienfaisance, qui lui ont donné une grande popularité. Ce que le président de la commune n’a pas vu d’un bon œil. L’affaire n’en est aujourd’hui qu’à son premier épisode. La travailleuse de maison a reconnu les faits, affirmant que les complices lui avaient promis une somme de vingt mille dirhams. Les trois personnes sont poursuivies en état de détention, alors que l’épicier a été relâché et poursuivi en état de liberté provisoire.