Les coopératives ont vu le jour au Maroc à l’aube de l’année 1935. Et à la veille de l’indépendance du pays en 1956, le nombre de ces instances était de 62 coopératives actives dans différents domaines, notamment l’agriculture et l’artisanat.
La promotion du secteur se poursuivra avec le soutien de l’Etat et la création de l’ODCO (Office du développement et de coopération), jusqu’à 1983, année du retrait de la tutelle étatique pour baliser la voie à l’autonomie du secteur, son autorégulation et son autofinancement. C’était l’orientation de l’Etat à partir de 1983 vers le désengagement de certains secteurs, qui s’est répercutée sur les coopératives. Cette politique constituait une ébauche vers la création de coopératives autonomes, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du week-end des 19 et 20 décembre.
Pour renforcer cette orientation, un cadre juridique unique pour les coopératives abrogeant les textes antérieurs a été adopté en 1983, mais n’est entré en application dans sa totalité qu’en 1993. Soit une décennie plus tard, rappelle le quotidien. Par la suite, cette loi, mise à l’épreuve, s’est avérée en décalage avec son environnement, d’où la nécessité d’une réforme qui a abouti en 2011, ajoute Al Massae.
Mais le retour de l’Etat pour promouvoir le secteur date de l’année 2005 avec le lancement de l’Initiative nationale du développement humain (INDH). Ainsi, le taux de financement de l’Etat peut atteindre 70% du coût des projets présentés par les coopératives, souligne le quotidien. Ce qui a ouvert la porte à des opportunistes qui ont mis à profit cette politique associative pour s’enrichir.
De même, des coopératives, notamment agricoles, ont été transformées en instruments électoraux, ce qui a précipité leur effondrement. Cet état de fait a fragilisé ce secteur coopératif qui occupe pourtant une place non négligeable dans le tissu économique national. En fait, ces coopératives jouent un rôle prédominant dans le développement durable, dans la mesure où elles représentent une part importante dans les programmes de développement économique et social du pays.
Au féminin, les coopératives restent en deçà des attentes. Et ce, à cause du manque de formation, de ressources humaines qualifiées et l’absence de programmes ciblés pour accompagner les coopératives dont le centre de gravité est la femme.
En plus de ces problèmes structurants qui entravent la bonne marche de ces instances, l’absence de circuits de commercialisation des produits des coopératives pousse ces dernières à accepter des conditions draconiennes qui ne favorisent pas leur expansion dans les marchés solidaires, font remarquer les sources du quotidien.
Ce constat a également été confirmé par Rabie El Chihb, expert dans le domaine coopératif, dans une interview accordée au quotidien. Et de souligner que durant cette épidémie, le secteur a été fortement secoué par les répercussions négatives de ce virus sur le fonctionnement, le rendement et les activités de ce secteur. Et d’appeler les autorités compétentes à mettre en œuvre une stratégie gouvernementale pour promouvoir le secteur coopératif. Surtout, a-t-il rappelé, que la stratégie nationale 2010-2020 visant l’augmentation du nombre de salariés des coopératives n’a pas été concrétisée.