Face au ministre Doukkali, les infirmiers brandissent le carton jaune

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Revue de presseKiosque360. Les infirmiers ont organisé une marche nationale à Rabat, avec des cartons jaunes à la main. C’est la deuxième étape d’un programme de contestation arrêté en septembre dernier. La prochaine étape sera une grève nationale de 48 heures à la fin du mois.

Le 11/11/2018 à 21h25

Des centaines d’infirmiers et de techniciens de santé ont battu le pavé, samedi dernier, à Rabat. Fait nouveau, ils ont brandi des cartons jaunes contre le ministre Anass Doukkali. Ainsi, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 12 novembre, les infirmiers et autres techniciens de santé ont effectivement organisé une marche nationale à Rabat, depuis le siège du ministère de la Santé, brandissant des bouts de carton de couleur jaune. 

En scandant des slogans comme «ô Doukkali, ô ministre, ce n’est qu’un avertissement», les manifestants préviennent qu'ils continueront tant que le ministre continuera d'ignorer leurs revendications, souligne le journal. Ce faisant, les infirmiers ont également contesté la «politique de contractualisation» menée par le gouvernement qu’ils considèrent comme «une politique de destruction».

D’après l’une des représentantes syndicales des infirmiers, qui a fait le déplacement pour l’occasion depuis la ville d’Agadir, les infirmiers veulent mettre fin à la politique discriminatoire sur la question de l’indemnisation des risques professionnels. C’est ainsi, explique cette syndicaliste citée par le journal, qu’alors que certaines catégories perçoivent à peine une indemnité de l’ordre de 1.400 DH, d’autres catégories, qui relèvent du même secteur, culminent à 5.900 DH d’indemnités pour les mêmes risques.

Aussi, les infirmiers et techniciens de santé exigent-ils une instance professionnelle, à l’instar de l’Ordre national des médecins, les représentant pour mettre fin à ce genre de discriminations. Un autre représentant de ce corps, également cité par le journal, affirme que cette marche est la deuxième étape d’un programme de contestation établi en septembre dernier. La première étape ayant été une grève nationale de 24 heures observée dernièrement dans les hôpitaux publics. La troisième étape étant, selon la même source, un autre débrayage de 48 heures prévu vers la fin de ce mois.

En outre, et selon ce responsable, les infirmiers et techniciens de santé sont régulièrement exposés aux infections, aux rayonnements et aux produits chimiques susceptibles de déclencher de graves maladies. Pour ces risques, ils perçoivent une indemnité invariable de 1.400 DH brut. Un montant fixe qu’ils touchent depuis leur affectation jusqu’à leur mise en retraite. Cela, alors que d’autres catégories de personnel travaillant dans le secteur démarrent avec une indemnité de 2.600 DH qui peut atteindre, en fin de carrière, quelque 5.900 DH.

Outre cette question, les infirmiers exigent également une nomenclature des métiers et compétences qui définisse clairement les fonctions et les missions des infirmiers et fixe le cadre de leur responsabilité. Ils revendiquent également un nouveau statut plus précis.

Par Amyne Asmlal
Le 11/11/2018 à 21h25