Si, comme on dit, tous les chemins mènent à Rome, tous les moyens sont également bons, apparemment, pour tenter d'accéder à l’autre rive de la Méditerranée. Fini le temps des propositions d’immigration clandestine dans les cafés malfamés ou par des intermédiaires patentés. Aujourd’hui, Marocains et Subsahariens rêvant de fouler le sol européen se mettent à l’ère des réseaux sociaux et sollicitent Facebook pour affiner leur recherche ou poster des propositions originales destinées à des clients potentiels.
D’après Al Ahdath Al Maghribia, qui se penche sur ce phénomène nouveau dans son édition de ce mercredi 29 août, les dernières semaines ont connu une recrudescence de l’activité des passeurs ou «Harraga», après une accalmie de quelques mois. Les prix de la périlleuse traversée avaient alors connu une décroissance, passant de 20.000 dirhams à 5.000 dirhams. Mais, à en juger par les tentatives avortées récemment, il semblerait que l’obsession de gagner la rive nord de la Mare Nostrum soit plus forte que tout puisqu’elle va jusqu’à inspirer les annonces d’offres de «hrig» sur le média social.
Le journal arabophone cite ainsi, image à l’appui, cet internaute qui répond à une annonce postée sur le média en question, proposant une offre d’immigration clandestine vers l’Espagne à bord d’un Jet-ski. Qui dit mieux? L’internaute demandait des informations sur les traversées effectuées à partir de Ksar El Kebir à bord des scooters de mer. Le journal précise que ce mode de transport maritime a pris une certaine ampleur, comme le montrent certaines vidéos diffusées sur Youtube. Le prix du billet atteint parfois les 30.000 dirhams.
Ainsi, conclut le journal, Facebook facilite la communication entre passeurs et candidats à l’aventure et, donc, les tentatives de «hrig». Cependant, ce moyen est loin d’être fiable pour assurer la confidentialité de l’opération car, c’est bien connu, Facebook est sans doute un bon facilitateur de contacts pour l’immigration clandestine, mais il est également un parfait «bergag» qui peut faire échouer les plans les plus aboutis. A bon entendeur...