Ce n’est qu’en été que l’on se rend compte, finalement, que des villes comme Fès manquent de piscines. Quelle solution apporte alors le Conseil de la ville à ces milliers de jeunes fassis, qui sont en vacances scolaires et ne trouvent pas de bassins pour jouer et se rafraichir?La réponse a été apportée par un élu PJDiste, membre du Conseil de la ville, qui a décidé d’ouvrir la piscine Hassan II aux seuls enfants issus des quartiers populaires. Une initiative qui n'a pas plu à la société civile et a fait monter au créneau de nombreuses ONG qui dénoncent une campagne électorale avant l’heure.
Selon le journal Al Akhbar, daté de ce jeudi 21 juillet, les conseillers de la commune de Fès ont visité plusieurs quartiers, dans les différentes préfectures de la ville, à la recherche d’enfants entre 6 et 14 ans susceptibles d'apprécier ce cadeau estival, soit celui d’accéder à la piscine sans frais ni charges.
Sauf qu’à Fès, où le nombre de piscines, passées pour la plupart dans le giron du privé, se compte sur les doigts d’une main, réserver l’accès à l’unique piscine publique aux jeunes issus des quartiers populaires résonne comme une démarche électoraliste qui cache mal des objectifs inavoués. D'autant que nombre de familles, dans ces mêmes quartiers, ont été écartées. Les ONG voient donc rouge, affirme le journal.
Pour détendre l’atmosphère, déjà étouffante par ces temps de canicule, un élu du même parti a tenu à préciser que l’ouverture de la piscine Hassan II en faveur des enfants des quartiers populaires s’est déroulée dans la transparence. Et d’ajouter que la distribution des tickets gratuits a profité aux jeunes issus des milieux pauvres et ayant brillé par leurs résultats scolaires, suivant un recensement mené par les conseils préfectoraux.
Cet argumentaire a été balayé d’un revers de la main par le secrétaire régional d’un autre parti politique, souligne le journal.
Par ailleurs, les quelques fontaines de la ville connaissent, en cette période d’été, un afflux remarquable de jeunes à la recherche d’eau pour se rafraîchir et limiter l’impact de la chaleur torride qui règne pendant l’été, constate le journal.
Les quelques piscines que compte la ville de Fès ont été transformées en clubs privés à accès payant.