La force spéciale de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) et des éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) ont arrêté hier mercredi 7 personnes, dont un ancien prisonnier en relation avec une affaire de terrorisme et deux autres adeptes de l’idéologie extrémiste, en plus d’autres complices.
Les prévenus s’adonnaient au «Fay’e», qui consiste à rançonner ou mettre la main sur les biens de ceux qu’on considère comme étant des impies.
Des éléments recueillis sur place par Le360 permettent de faire la lumière sur les personnes appréhendées et leur mode opératoire.
Selon des sources informées, les opérations conjointes de la DGST et de la BNPJ ont eu lieu à Aouinet El Hajjaj, l’un des plus grands quartiers populaires de Fès, célèbre depuis longtemps pour servir d’abri à la fois à de dangereux criminels et à plusieurs groupes extrémistes.
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Les prévenus, affirment les mêmes sources, sont d’abord trois frères âgés entre 30 et 40 ans, dont deux adeptes de l’idéologie extrémiste qui sont sans emploi. Le troisième, l’aîné, gère un café dans le même quartier.
Il s’agit aussi d’un quatrième individu, la soixantaine, exerçant le métier de boucher et qui a déjà été condamné pour terrorisme.
Deux autres prévenus, la quarantaine, travaillaient comme garçons de café. Enfin, le septième, la trentaine, dirigeait des terrains de proximité.
Selon des témoignages recueillis sur place, le gérant du café avait mis la main, de manière illégale, sur plus de dix carrés d’un marché en plein air réservés au commerce des fruits et légumes et érigé un kiosque, tout aussi anarchique, pour le commerce de la volaille.
Pour les carrés, il les louait chacun entre 100 et 200 dirhams par jour, alors que le kiosque était mis en location pour 300 dirhams.
Il intervenait de même pour louer les terrains de proximité du quartier à l’heure pour la somme de 200 dirhams.
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Chaque jour, ces opérations d’extorsion lui permettaient d’engranger entre 3.000 et 4.000 dirhams, dont il gardait la part du lion et répartissait le reste entre ses complices, dont les deux garçons de café qui se chargeaient du «recouvrement».
Pour ceux des commerçants qui refusaient de passer à la caisse, la bande faisait appel à des repris de justice pour les terroriser.
Interrogés par Le360, des commerçants de ce quartier qui ont refusé de témoigner à visage découvert, de peur de représailles de la part des familles des prévenus, ont exprimé leur soulagement après cette «opération d’assainissement» menée par la DGST et la BNPJ.
Actuellement, l’enquête est toujours en cours pour élucider les éventuelles relations entre cette bande criminelle et les milieux extrémistes, ainsi que pour faire la lumière sur d’éventuelles ramifications à Fès et ailleurs.