C’est un classique dans les zones rurales reculées du royaume, où certaines catégories de professionnels sont souvent victimes d’agressions préméditées destinées à les délester de leur argent. Les bouchers sont la tranche la plus représentative de ces professionnels qui manipulent d'importantes sommes d’argent liquide. Le mode opératoire ne change presque jamais. Après avoir collecté des informations sur la victime, les voleurs la surveillent pendant quelque temps pour noter ses habitudes avant de l'aborder et la dépouiller.
Cette agression qui a eu lieu, lundi dernier, à Fkih Ben Saleh, et dont le quotidien Al Massae fait le récit dans son édition du lundi 18 avril, est un exemple de plus. Ainsi, un boucher d'une quarantaine d'années, résidant dans un douar relevant du cercle de Souk Sebt, a été attaqué dans la matinée, alors qu’il s’apprêtait à se rendre dans un souk hebdomadaire, à Kelâat Sraghna. Et, bien sûr, quand on habite dans ces zones reculées et qu’on veut aller au souk pour acheter du bétail, il est inutile de parler chéquier et encore moins carte de crédit. Les transactions se font le plus souvent, en effet, en argent comptant. Or, avant son départ pour le marché, notre boucher avait laissé le moteur de sa voiture en marche, devant chez lui, le temps de régler un dernier détail à la maison.
Notre homme était loin de se douter qu’il trouverait un intrus l’attendant à l'arrière de son véhicule. Et ce qui s’est passé ensuite est de l'ordre de l'impensable. L'intrus en question lui a noué une corde autour du cou et lui a intimé de lui remettre tout l’argent dont il disposait. Au même instant, et comme par enchantement, le boucher s'est trouvé cerné par un groupe d’individus étrangers au douar. Conscient du fait que la plus petite résistance pouvait lui coûter cher, il a laissé ses agresseurs s'emparer des 230.000 DH qu'il avait sur lui.
Ses assaillants ont ensuite pris la fuite, notamment à bord de motos. Après avoir repris ses esprits, la victime s’est rendue à la gendarmerie pour déposer plainte, rapporter les faits et donner le signalement de ses agresseurs. Une enquête a été ouverte par les services de la PJ relevant de la Gendarmerie royale pour retrouver les voleurs.
Cet incident a créé un climat d'inquiétude parmi les habitants de cette région qui est de plus en plus le théâtre d’agressions, de vols et même de meurtres. Des délits et crimes dont le mode opératoire ne cesse de gagner en ingéniosité et en agressivité.