Comparé à la richesse nationale, le salaire net moyen dans la fonction publique représente 3 fois le PIB par habitant, contre 1,2 fois en France et 1 fois en Espagne, ce qui explique le niveau élevé du salaire moyen au Maroc par la faiblesse du PIB marocain comparativement à ceux des pays cités, mais également par les multiples revalorisations des salaires décidées dans le cadre du dialogue social, relève la Cour des comptes dans un rapport sur l'évaluation du système de la fonction publique dont la synthèse a été présentée, mercredi à Rabat, lors d'une journée d'étude organisée par le ministère de la réforme de l'administration et de la fonction publique.
Le document a également mis l'accent sur une série de dysfonctionnements relevés au niveau de l'administration publique liés notamment à la hausse de la masse salariale qui est passée, entre 2008 et 2016, de 75,4 à 120 milliards de dirhams (MMDH), soit respectivement de 11,38% à 11,84 % du PIB, notant que les dépenses du personnel ont progressé, lors de la même période, de 5,3 % en moyenne, contre un taux de croissance annuel moyen de 3,92 % pour le PIB.
Rabat au-dessus de la moyenne nationale
Le rapport a aussi fait part de certains déséquilibres dans la répartition régionale des effectifs des fonctionnaires, même si leur nombre n'est pas excessif quand il est rapporté à la population totale, comparativement à d’autres pays, puisque le taux d’administration au Maroc s’établit à 17,2 fonctionnaires par mille habitants (moyenne nationale).
Lire aussi : Fonction publique: la masse salariale passe à 12% du PIB en 2018
Toutefois, la répartition territoriale du personnel connait des disparités entre les régions. En dehors de la région de Rabat-Salé-Kénitra qui connaît un taux d’administration de 27,8 fonctionnaires par 1.000 habitants, en raison notamment de la présence des services centraux à Rabat, certaines régions se situent sensiblement au-dessus de la moyenne nationale, précise-t-on de même source.
Un grand nombre de fonctionnaires sont concentrés, selon le rapport, au niveau de quatre départements ministériels, dont celui de l’Éducation nationale qui est le premier en termes d'effectifs avec 49,4%, suivi des départements de l’Intérieur, de la Santé et de l’Enseignement supérieur.