L'Union des parents d'élèves de l'enseignement privé au Maroc sollicite le soutien du chef du gouvernement pour faire entendre la voix de près d’un million de foyers. Dans son édition du 12 août, Al Massae explique que cette démarche intervient dans le contexte de fortes tensions entourant la prochaine rentrée scolaire et opposant les parents d’élèves aux propriétaires des établissements privés.
La correspondance adressée à Saâd-Eddine El Othmani par l’Union des parents d’élèves vient apporter des éléments de clarté aux interrogations soulevées lors du dernier meeting qui a rassemblé le chef du gouvernement, le ministre de l'Education nationale et de la formation professionnelle, Saaïd Amzazi, ainsi que le «lobby» des écoles privées.
Dans leur lettre ouverte, les parents estiment que le gouvernement néglige la souffrance de dizaines de milliers de parents. Un sentiment de frustration général partagé par la plupart des foyers dont les dépenses d’éducation pèsent énormément dans le budget des ménages, sabré par la crise du Covid-19.
Au-delà de l’aspect pécuniaire, l’Union a soulevé d’autres problématiques de fond liées à la méthode d’apprentissage adoptée suite à la fermeture des écoles, à savoir l’enseignement à distance. Pour eux, le manque d’encadrement de l’Etat prête à discussion. Car, non seulement la méthode montre ses limites, mais elle nécessite, en plus, un encadrement beaucoup plus strict de l’Etat, note le journal. Le groupe de pression exhorte donc le gouvernement à adopter une méthode participative dans la gestion de ce dossier et à fixer une date définitive, afin d’apaiser le conflit entre les deux parties, à l’approche de la rentrée scolaire.
Faisant part de ses doléances, l’Union des parents s’attarde, une fois de plus, sur l’absence d'un cadre juridique qui permettrait à l’Etat d’exercer une certaine pression sur les écoles privées et d’asseoir une emprise sur le volet commercial de ces opérateurs. Bref, veiller à l’application de l’article 14 de la loi-cadre fixant, entre autres, les modalités des frais d’inscription, de scolarité et d’assurance des établissements privés au Maroc. Ce qui devrait en principe, selon l’association, faire jouer la concurrence dans le domaine de l'éducation privée au Maroc.