Créé au début des années 2000 par le militant associatif Samy Debah, le Collectif contre l'islamophobie, se présente comme une "association de défense des droits humains dont la mission est de combattre l'islamophobie".
Le CCIF qui se dit "apolitique et areligieux", recense les actes islamophobes et apporte une aide juridique à des personnes, notamment des femmes voilées, agressées ou victimes de discrimination.
Dans ses rapports, il dénonce la hausse continue du nombre d'actes islamophobes ces dernières années (+17% en 2019, selon un rapport publié en février) et fustige "un racisme qui ne dit pas son nom".
Il a longtemps été dirigé par le quadragénaire Marwan Muhammad, qui lui a donné une visibilité par son activisme sur les réseaux sociaux et sa présence dans les médias.
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Marwan Muhammad, comme le CCIF, sont régulièrement accusés de proximité avec des mouvements de l'islam politique comme les Frères musulmans. Le CCIF nie en bloc, indiquant n'avoir "aucun lien" avec "l'islam politique". En novembre 2019, le CCIF a fait partie des organisateurs d'une "marche contre l'islamophobie" tendue et controversée.
Décrit lundi comme un possible "ennemi de la République" par Gérald Darmanin qui l'accuse d'être "manifestement impliqué" dans l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le CCIF a aussitôt dénoncé des "calomnies, d'une incroyable indécence compte tenu du contexte".
En 2008 en Essonne, un groupe de trentenaires musulmans d'inspiration salafiste menés par Idriss Sihamedi commence à aider des familles démunies par des maraudes, puis par des campagnes de dons auprès des musulmans, notamment lors du Ramadan et via les réseaux sociaux.
En 2010, ils créent officiellement BarakaCity et étendent leur rayon d'action à l'étranger, organisant leur première campagne en faveur des victimes des inondations au Pakistan.
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En 2012, l'association, qui met en avant l'islam comme "un unificateur de toutes les cultures face à toutes les misères", récolte "en une semaine" un million d'euros pendant le ramadan pour construire des puits pour les "frères et soeurs" au Togo.
BarakaCity devient populaire, notamment chez des jeunes musulmans des quartiers défavorisés, grâce également à ses vidéos choc et ses discours engagés. Son compte Facebook est aujourd'hui suivi par plus de 700.000 personnes.
Elle se rend en Asie du sud-est, où elle dénonce les "crimes contre l'Humanité" visant la minorité musulmane Rohingya en Birmanie, ou en Syrie.
Mais elle s'est également retrouvée ces dernières années sur le devant de la scène pour ses prises de position parfois ambigües qui ont nourri des soupçons de la part des autorités françaises.
En janvier 2016, sur un plateau télévisé, Idriss Sihamedi déclenche une polémique en refusant de condamner sans ambiguïté les attentats commis en France par le groupe État islamique.
Deux mois plus tard, la justice ouvre une enquête sur des soupçons de financement du terrorisme à l'étranger. Elle sera classée sans suite trois ans plus tard, preuve selon l'avocat de l'association Samim Bolaky, de sa "réputation sulfureuse infondée".
Idriss Sihamedi a de nouveau été accusé de proximité avec l'islamisme dans un climat tendu, notamment après l'ouverture du procès des attentats de 2015.
Mercredi dernier, il a été placé sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête pour harcèlement sur les réseaux sociaux, à la suite d'une plainte en diffamation déposée par une chroniqueuse de la radio RMC. Il est convoqué au tribunal le 4 décembre.
"Nous apportons 2 millions de litres d'eau par jour pour l'Afrique et opérons pour 2 millions de bénéficiaires. Cette proposition de dissolution est un véritable scandale!", a-t-il réagi ce lundi matin sur Twitter, en soulignant que BarakaCity "défendra ses droits".