Taux de participation record de 96, 52% pour les candidats scolarisés, de 48,66% pour les candidats libre. Et, hélas, 3066 cas de fraudes recensés!Tels sont les chiffres annoncés, ce samedi 13 juin, par le ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle, au titre de la session ordinaire de l'examen national unifié du baccalauréat.
Sans vouloir jouer les Cassandre, ce chiffre alarmant des cas de fraudes devrait être revu à la hausse, d'après des témoignages dignes de foi de professeurs chargés de la surveillance. Et même de candidats fraudeurs! Le communiqué du ministère parle d'élèves pris en flagrant délit et, donc, passibles de sanctions prévues par la loi, notamment l'interdiction de repasser les épreuves du bac pour une durée allant d'un an à cinq ans, en sus de poursuites judiciaires.
Après les fuites via des réseaux sociaux de l'épreuve de maths, que les candidats des branches de sciences expérimentales et de sciences et technologie ont dû repasser vendredi, l'usage de téléphones portables est le moyen qui a la cote dans cette malhonnête opération de triche. Et personne, ou presque, parmi les surveillants contactés n 'a vu l’ombre du moindre détecteur annoncé par certains médias et censés repérer les téléphones ou smartphones dissimulés.
A signaler tout de même qu'au sein d'un établissent de Hay Karima, à Salé, le détecteur du fonctionnaire chargé de cette mission n'a même pas détecté le portable allumé d'une...surveillante. Détenir des documents non autorisés, anti-sèches et autres "hjabat" minuscules et dissimulés, même dans des endroits que la pudeur empêche de nommer, communiquer entre candidats, ainsi que passer des bouts de papier contenant des réponses (souvent fausses!) sont parmi les autres moyens malhonnêtes ayant entaché, encore une fois, cette première session.
Voeux pieux?
Comme à l'accoutumée, c'est parmi les candidats libres qu'il y aurait eu le plus de cas de fraudes, doublés parfois de prières, voire d'intimidation, allant jusqu’à la menace dans le but que les surveillants fassent..."oeil de mica", selon l'expression dialectale populaire.
Et si la plupart des surveillants ne cèdent ni aux yeux doux, ni au chantage, d'autres ferment les yeux, apportent même une certaine aide, par "compassion" (?) synonyme de complicité tacite, lassitude de penser par expérience que "ça ne sert à rien" de veiller au grain ou par crainte de représailles à la sortie de l'épreuve.
En dépit de ces malversations commises par certaines mentalités faisant de la triche un second sport national après le foot et faisant leur le droit légitime de frauder pendant les examens, le ministère de tutelle se veut rassurant. Le communiqué précité se félicite "du sérieux et de l'esprit de responsabilité dont la famille de l’Education et de la Formation a fait preuve", ainsi que "de la maturité et la discipline des candidats. Le rôle "vital et efficace" des autorités sécuritaires et territoriales, comme celui des médias, n'a pas manqué aussi d'être souligné. La crédibilité des diplômes scolaires nationaux et la mise en oeuvre de la pratique des principes d'équité, de mérite et d'égalité des chances, ont ainsi été mises en exergue.
Voeux pieux ou volonté de lutter plus efficacement contre ce fléau voulant s'instaurer comme droit "démocratique" immuable? La session ordinaire de l'examen régional des candidats libres et de la première année du cycle du baccalauréat, toutes branches confondues, auront lieu les15 et 16 juin courant. Espérons qu'elle confirmera la ferme détermination du ministère de l'Education nationale et permettra que les futurs lauréats ne compteront que parmi les candidats honnêtes et travailleurs. Tous les candidats probes et rien que les candidats intègres!