Entre 2000 et 2022, le Maroc a connu quelque 67 forages de puits par pas moins de 11 sociétés différentes de prospection en gaz naturel. Selon le quotidien Al Akhbar du vendredi 15 avril, 40 puits recèleraient d’importantes quantités de gaz dont la mise en exploitation ne demande pas d’importants investissements supplémentaires du fait de leur proximité avec la ligne gazoduc qui traverse le nord du Maroc et d’un grand réseau d’unités industrielles.
C’est Amina Benkhadra, la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) qui a donné toutes ces précisions, mercredi dernier, à la Chambre des représentants devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement.
Ainsi, selon Benkhadra, la major espagnole «Repsol» a tout récemment mis à jour d’importantes quantités de gaz en offshore, au large des côtes de Larache, découverte confirmée par le forage de puits réalisé par la société britannique Chariot Oil and Gas, entre fin 2021 et début 2022. Des clients pour ce gisement ont même été déjà identifiés.
De même, le bassin d’Essaouira recèle d’importantes quantités de gaz et condensat à Meskala au niveau du Trias gréseux infra-salifère, non seulement celles mises en valeur depuis plusieurs années, mais celles découvertes plus récemment et qui attendent d’être confirmées par des études techniques complémentaires.
Le bassin de Tendrara a connu lui aussi le forage, par l’ONYHM, de cinq puits en partenariat avec Sound Energy entre 2016 et 2019. Des quantités de gaz ont été découvertes dans deux puits qui ont fait l’objet d’un contrat en vue de leur mise en exploitation prochaine, précise Al Akhbar.
Au niveau de la côte atlantique allant d’Agadir à Tarfaya, 7 puits ont été forés, dont trois en eau peu profonde. Deux de ces puits ont confirmé la présence de pétrole au large de Tarfaya et Sidi Ifni, alors que d’importants indices pétroliers et gaziers ont été mis en valeur dans quatre autres puits au niveau de la même zone maritime.
Plus au sud, au large de Boujdour, Benkhadra a affirmé que les sociétés «Cosmos» et «Capricorne» ont ratissé une zone maritime de 20.000 km2, où le forage d’un puits a démontré le faible intérêt de cet espace en matière de gisements d’hydrocarbures.
En gros, Benkhadra a estimé que le gaz naturel au Maroc serait principalement concentré dans deux sites, à savoir celui du bassin du Gharb et celui du bassin d’Essaouira (Meskala), en attendant celui de Tendrara. Dans le Gharb, plusieurs sites gaziers sont exploités dans le cadre d’un partenariat entre l’ONHYM (25%) et la société SDX Energy (75%). 150.000 m3 y sont exploités et livrés quotidiennement via des gazoducs à sept clients opérant dans la zone franche et la zone industrielle de Kenitra, rapporte Al Akhbar.
Pour ce qui du gaz naturel exploité dans la région d’Essaouira-Meskala, il est en grande partie vendu et absorbé par certains besoins énergétiques de l’Office national des phosphates à El Youssoufia, et fourni à travers un gazoduc de 125 km.
Enfin Benkhadra a rappelé que l’ONHYM et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable ont signé, en novembre dernier, un contrat de vente et de livraison de gaz naturel à travers un raccordement au Gazoduc Maghreb-Europe, géré actuellement par l’ONHYM.