Du détroit du Bosphore en passant par la mer de Marmara, la Méditerranée puis l’Océan atlantique, certains produits et matériel turcs du textile ont trouvé une voie détournée pour entrer illégalement sur le marché marocain et le perturber à nouveau. C'est en effet à partir de la Mauritanie, puis par le passage terrestre d’El Guerguerat, que des produits turcs sont convoyés vers le Maroc, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mercredi 22 décembre.
En effet, des machines destinées à la production en série de variétés de chaussettes entrent au Maroc sous forme de pièces détachées, avant leur montage dans des unités clandestines situées dans plusieurs villes du Royaume: Casablanca, Fès, Meknès et El Jadida.
Ces machines turques coûtent à leurs acquéreurs marocains entre 60.000 et 70.000 dirhams, alors que les mêmes machines de production de chaussettes importées légalement d’Italie, leader mondial en la matière, coûtent 250.000 dirhams au bas mot, indique le quotidien. Les machines turques bon marché produisent ainsi, et en continu, des tonnes de chaussettes qui servent à alimenter le marché parallèle: marchands ambulants, souks hebdomadaires, étals devant les mosquées… Et il faut reconnaître, ajoute Assabah, que ces variétés de chaussettes sont très prisées, à cause de leurs prix extrêmement bas, par des acheteurs peu soucieux de l’origine de ce produit et des matières avec lesquelles il a été confectionné.
Fouad Slaoui, secrétaire général de l’Association marocaine des fabricants de chaussettes, tire la sonnette d’alarme dans une déclaration à Assabah. Selon lui, les 50 unités de production de chaussettes opérant légalement au Maroc risquent tout simplement la faillite immédiate face à la concurrence des unités clandestines travaillant avec des machines turques importées illégalement. Mais le plus grave, ajoute Slaoui, c’est que les chaussettes turques sont produites avec des matières en polyester de pétrole importé de Chine, matières qui peuvent causer de graves maladies de la peau.