"Hajj 2013, une pilule dure à avaler". C’est le moins que l’on puisse dire à lire la Une de la presse nationale de ce mardi 18 juin. Ce titre de Les Eco plante clairement le décor. Et pour cause, "à l’instar des autres pays musulmans, le Maroc devra réduire de 20% son contingent de pèlerins pour le Hajj 1434, prévu dans près de quatre mois", explique le quotidien économique. "Cela induit l’annulation du départ pour le pèlerinage de 6.200 candidats déjà sélectionnés", poursuit le journal, qui précise que "l’exercice est aussi difficile qu’imprévu, et ses conséquences financières et psychologiques sont inestimables".
Le PJD tape sur les Habous
Selon Attajdid, il s’agirait plutôt de 6.400 Marocains qui seront privés cette année de pèlerinage. Quoiqu’il en soit, le quotidien du PJD note que "cette décision perturbe les calculs du ministère des Habous et des affaires islamiques … et le met dans l’embarras face aux moyens de gérer la crise". En effet, si l’on en croit le journal, cette décision "surprise" pose un véritable "problème au niveau des critères de sélections que devra choisir le ministère de tutelle afin de réduire le nombre de futurs pèlerins". Le journal du parti du chef du gouvernement s’interroge sur l’impact d’une telle décision au niveau du système des prochains tirages au sort et ses retombées économiques sur les agences de voyages qui devront assurer le remboursement des frais.
Rappelons par ailleurs que cette "mauvaise nouvelle", comme la décrit Aujourd’hui le Maroc, résulte d’une décision "exceptionnelle et temporaire" due aux "gros travaux d’extension de la mosquée de La Mecque". Mais ce n’est pas là la seule raison. A en croire le quotidien francophone, "l’Arabie saoudite s’inquiète du coronavirus. 49 cas ont été confirmés dans le royaume, dont 32 décès. Avec l’approche de la Omra et du Hajj, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) s’inquiète des risques de propagation du syndrome respiratoire sachant que l’Arabie Saoudite est de loin le pays le plus touché par le virus", explique le journal.
Il est évident que la décision des autorités saoudiennes prend de court le département des Affaires islamiques. Le ministère doit désormais faire face à un véritable casse-tête qui ne manquera pas d’avoir des effets à long terme. En effet, les candidats qui seront exclus cette année du pèlerinage seront-ils automatiquement sélectionnés pour la prochaine saison ou devront-ils une fois de plus passer l’étape du tirage au sort ? Pour l’heure, le ministère de tutelle n’a pas encore communiqué sa stratégie. Le département d'Ahmed Taoufik devrait trancher rapidement afin de calmer les esprits.