Les personnes atteintes de troubles mentaux et psychiatriques souffrent, au Maroc, d'une grande injustice. Tel est le message délivré, lors d’une rencontre organisée par leur cadre associatif à Casablanca, par les familles et amis de personnes mentalement handicapées ou inadaptées, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 16 octobre. En effet, le système des prises en charge et des couvertures médicales de cette catégorie sociale reste bien en-deçà des espérances, relèvent ces familles qui soulignent, de même, la cherté des médicaments. Elles revendiquent ainsi une couverture médicale globale, prenant en charge tous les médicaments dont a besoin le patient, afin d’alléger les souffrances quotidiennes des familles.
Par ailleurs, les familles attirent l’attention des autorités compétentes sur la complexité des circuits administratifs qui entravent le traitement des dossiers médicaux de ces patients. Les employés des organismes sociaux en charge de ces dossiers devraient suivre des formations pour mieux comprendre et traiter ces dossiers, font encore remarquer les familles.
Du côté de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la responsable du service des affaires médicales, Ilham Mouhlal, fait savoir que son organisme assure la couverture de 84% des frais médicaux des patients souffrant de maladies mentales chroniques. Pour les autres patients, cette couverture ne dépasse pas les 70%. Au total, la CNSS prend en charge 10.700 personnes atteintes de troubles mentaux et psychiatriques.
Au niveau de la caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), Ghizlane Bchir, médecin contrôleur au sein de cet organisme, précise que la maladie d’Alzheimer absorbe la majeure partie des prises en charge sur le segment des maladies mentales et psychiatriques, avec une moyenne de 6.800 dirhams par malade. En termes de chiffres, le Dr Ghizlane Bchir révèle que, pour l’année 2016, la CNOPS a remboursé environ 12.596 malades, soit 7% des personnes atteintes de maladies chroniques prises en charge par la caisse.
En plus de la complexité des circuits administratifs, des insuffisances au niveau des remboursements et des dysfonctionnements dans les prises en charge, le manque de spécialistes dans ce domaine complique davantage la vie des familles.
