Le vendredi 15 janvier, des terroristes frappent le Splendid Hôtel et le café-restaurant Cappuccino au centre de Ouagadougou au Burkina Faso, faisant trente morts et plusieurs blessés. Ibrahim Palé était sur l’avenue Kwame N’Krumah près des lieux de l’attaque.
Il fait partie des personnes qui étaient présentes sur les lieux de l'attentat et qui ont livré leurs témoignages à LeMonde. A bord de sa moto, il a aperçu une femme grièvement blessée et a tenté de lui porter secours. C’était Leïla Alaoui.
Ce burkinabè de 38 ans, surveillant de chantiers de profession, rentrait chez lui lorsqu’il a entendu les tirs des terroristes. Après avoir vu une femme «lourdement touchée», il décide de faire demi-tour afin de lui venir en aide. "Elle saignait beaucoup. Les tirs étaient intenses, donc je l’ai attrapée et mise sur ma moto, en la tenant avec l’un de mes bras pour ne pas qu’elle tombe. Je l’ai emmenée à l’infirmerie de la base aérienne, c’était l’endroit le plus proche.
Une ambulance est ensuite venue la chercher pour la transférer à la clinique. Le dimanche, je suis allée la voir. Elle sortait d’une opération qui s’était bien passée. Je suis entré dans sa chambre et elle m’a dit : “Ah, c’est toi qui m’as sauvé la vie ?”, en me souriant. Je lui ai dit que je n’avais même pas réfléchi, que c’était normal." a t-il déclaré au journal français.
Deux jours plus tard, Ibrahim Palé apprend la mort de Leïla Alaoui. La nouvelle l’affecte beaucoup: "Deux jours plus tard, un ami m’a appelé pour me dire qu’elle était décédée. J’étais découragé car j’étais persuadé qu’elle allait s’en sortir. Je pense à elle la nuit. Je suis très triste et je n’arrive pas à dormir."