C’est une histoire hors du commun qui fait la Une de Assabah de ce vendredi 16 août. "Une erreur médicale transforme un homme en femme", titre le journal arabophone. Incroyable mais vrai ! C’est le moins que l’on puisse dire à lire les détails de cette affaire qui remonte à l'année 2000 et qui devait passer en jugement il y a moins d’une semaine.
Tout a commencé par un simple problème urinaire. Cette année-là, "le patient, un dénommé Abdelaziz, se rend à l’hôpital Ibnou Rochd de Settat", précise le journal, pour y subir une opération chirurgicale "qu’il attend d’effectuer depuis plusieurs années déjà". C’est là que commence la série noire des problèmes pour ce pauvre homme. Pendant une année, Abdelaziz enchaîne les analyses et les traitements sans succès et attend toujours cette fameuse opération "bénigne" qui devrait lui permettre d’enfin uriner normalement.
Revenez dans dix ans !
Au lieu de cela et lorsqu’il est enfin ausculté par un spécialiste, l’opération "simple" se transforme en une dérivation au niveau de l’abdomen avec installation d'une poche d’urine. Renvoyé chez lui dans cet état, le patient consulte un autre médecin un mois plus tard. Nouveau toubib pour une nouvelle opération : "celui-ci réalise un orifice en dessous de l’appareil génital du patient", explique Assabah. Catastrophe ! L’homme perd l’usage de son pénis. Les dégâts causés par cette opération dont les effets ne devaient être que temporaires sont irréparables. Les rendez-vous chez les médecins s’enchaînent et les opérations de même, mais rien n’y fait. Selon l’un des spécialistes consultés par la victime, le nerf de son appareil génital est mort. Et comme si cela ne suffisait pas, l’un des médecins -après une énième opération- lui conseille de "revenir dans dix ans le temps que le nerf repousse". Nous sommes alors en 2002.
Abdelaziz s’exécute et refait une tentative… il est déjà trop tard. Au total, l’homme aura gaspillé pas moins de 250.000 dhs pour quatre opérations chirurgicales. Le pire, ajoute le journal en citant le malheureux patient, "c’est que c’était au noir". Et comme si cela ne suffisait pas, lorsque l’homme se décide enfin à porter plainte en 2012 contre cette ribambelle de médecins pour escroquerie, son dossier n’aboutit pas. Et pour cause, Abdelaziz vient d’apprendre pas plus tard que la semaine dernière que son avocat commis d’office avait fait disparaître toutes les preuves médicales de son dossier !