La route de la Turquie continue de séduire les candidats marocains à l’émigration clandestine. Un constat que fait Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du 10 octobre. En effet, rapporte le quotidien, les autorités turques ont récemment intercepté des dizaines de Marocains dans les provinces d’Izmir et d’Edirne, alors qu’ils s’apprêtaient à rejoindre l’Europe occidentale de manière illégale.
Le ministère de l’Intérieur turc a ainsi annoncé avoir interpellé des dizaines de candidats à l’émigration clandestine à bord d’embarcations pneumatiques rapides au large de ce pays. Outre les Marocains, les candidats sont issus de pays comme l’Egypte, la Tunisie, le Yémen, la Syrie, l’Azerbaïdjan… Les autorités turques ont également annoncé avoir interpellé quatre individus accusés de traite des êtres humains.
D’après les mêmes sources, citées par Al Ahdath Al Maghribia, les personnes interceptées seront déférées devant les services d’émigration et seront soumises à un interrogatoire poussé. L’objectif étant de savoir comment elles sont entrées sur le territoire turc et, surtout, qui les y a aidées. L’arrestation des ressortissants marocains sur le territoire turc intervient, poursuit le journal, alors que les pays européens tentent d’associer d’autres pays à cette problématique, en les incitant à partager les efforts inhérents à l’émigration clandestine et aux demandes d’asile.
A ce propos, le quotidien affirme qu’au lendemain d'un nouveau naufrage meurtrier d'un bateau de migrants en Méditerranée, la France, l'Allemagne, l'Italie et Malte devaient tenter, mardi, de rallier les pays européens encore réticents à leur initiative de mécanisme temporaire de répartition des demandeurs d'asile.
Le pré-accord trouvé à Malte, le 23 septembre, entre les quatre pays, a été discuté, poursuit le quotidien, par les ministres de l'Intérieur de l'UE réunis au Luxembourg. Il s’agit d’un plan provisoire qui devrait être déployé sur six mois et qui concerne les migrants clandestins et les demandeurs d’asile.
Par ailleurs, souligne le quotidien, le Haut commissariat aux réfugiés, le HCR, qui relève de l’ONU, a indiqué que 30% des 19.600 émigrés clandestins arrivés en Europe, durant la première moitié de 2019, sont des Marocains qui sont passés à travers les frontières espagnoles. Ils sont talonnés par les Maliens (14%), suivis des Guinéens (13%) et des Sénégalais (8%). En outre, les chiffres indiquent que les Marocains sont en tête des émigrés clandestins arrivés en Espagne durant l’année en cours. Ils représentent 21% du total des émigrés qui a atteint 60.000 personnes. Un chiffre qui est néanmoins en régression par rapport aux années précédentes, reconnaît le HCR.