Les casablancais sont sous le choc. Des centaines de personnes ont assisté, lundi matin, à l’inhumation des cinq membres de la même famille décédés dimanche dans un incendie au quartier de Sbata à Casablanca. La presse consacre une bonne partie de ses Unes de ce mardi 7 mai à cette tragédie. Les mots ont cédé la place aux photos pour exprimer la colère, comme le décrit Akhbar Al Yaoum. Une véritable "marche de protestation" rapporte Al Massae. Al Ahdath Al Maghribiya parle même "d’un enterrement au milieu des protestations des habitants". Al Khabar publie "les détails de l’incendie de Casablanca".
Sapeurs-pompiers, seuls responsables ?
Quant à la presse francophone, la couverture reste sommaire. L’Opinion, par exemple, consacre un petit encart en haut de sa Une à l’incendie "de gaz butane" qui a fait "5 morts d’une même famille" en précisant que "Le feu a pris dans un garage transformé en lieu d’habitation et atelier de couture". Aujourd’hui le Maroc, quant à lui, traite, en 3e page, de l’incident dans un commentaire en image placé juste à côté de l’habituel "Mot pour rire" de Mohamed Laroussi. Le quotidien généraliste revient en quelques lignes sur l’événement évoquant le message de condoléances à Abderrahmane Bouârda par le souverain. Il faudra attendre Libération pour avoir droit à un reportage - sans photos -, mais avec "des témoignages accablants contre les sapeurs-pompiers" pour en savoir plus sur cet incendie dans lequel "La fatalité n’est pas la seule responsable dans l’incendie mortel de Casablanca".
Une chose est sûre : toute la presse accorde la même lecture à cet événement dramatique. Après les habitants du quartier de Sbata, les sapeurs pompiers font l’objet de critiques incendiaires de la part de l’ensemble des journaux à paraître ce mardi 7 mai. Ce drame nous rappelle l’incendie de l’usine Rosamor en 2008 qui a fait des dizaines de victimes. Des mesures disciplinaires ont été prises à l’encontre de certains responsables pour calmer les esprits. Quelles seront les mesures prises dans le cas de l’incendie de Sbata ? N’est-il pas temps de remettre à niveau les infrastructures de base des quartiers les plus vulnérables et donner les moyens aux sapeurs pompiers d’exercer leur mission dans les meilleures conditions.