Dans un entretien au quotidien arabophone Al Massae publié dans son numéro de lundi, le Directeur de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) Said Ahmiddouch fournit d’amples explications sur les préparatifs en cours pour l’entrée en vigueur de l’Indemnité pour Perte d’emploi (IPE), tant au niveau des ressources humaines que sur les plans des procédures, de formation et du budget consacré à cette opération qui débutera en décembre prochain. Pour rappel, l’enveloppe budgétaire consacrée à l’IPE est de 500 millions DH sur les trois premières années. La première tranche de cette somme a été budgétisée dans la loi de Finances 2014.
Selon Ahmiddouch, la CNSS a mobilisé les ressources nécessaires pour servir les indemnités aux salariés et partant ne pas souffrir d’un manque de budget relatif à l’IPE, faisant savoir que toutes les études menées par la Caisse et soumises à son Conseil d’Administration comprennent un volet relatif à l’utilité et un autre sur le financement.
Interrogé sur la formule de prestation retenue (le salarié au chômage recevra l’équivalent de 70% de son salaire mensuel moyen des 36 derniers mois), il a estimé que ceux qui pensent que l’IPE « constitue une source de profit ou un revenu pour les salariés leur permettant de vivre dans la prospérité s’inscrivent en faux avec la philosophie de ce système ». Les mesures prévues dans la loi visent à aider, pour une durée déterminée, le salarié qui a perdu son emploi de façon involontaire. « Il s’agit là d’une mesure d’accompagnement et non une mesure alternative pour les salariés », a-t-il tenu à, expliquer.
Des sanctions trop peu dissuasivesPour les entreprises qui ne déclarent pas leurs salariés, Ahmiddouch a mis l’accent sur la nécessité d’adopter deux approches, l’une à l’amiable et l’autre dissuasive, pour amener les entreprises à déclarer les salariés et à respecter la loi. « L’application rigoureuse de la loi est de nature à mettre fin aux fraudes et à garantir les droits des salariés », a-t-il insisté, appelant à l’adoption d’une loi plus « dissuasive » pour lutter efficacement contre le travail au noir, car les dispositions actuelles ne sont pas véritablement adaptées au contexte.
Au sujet des retraites, Said Ahmidouch a relevé que la CNSS, à l’instar des autres caisses, est concernée, puisqu’elle adopte le concept de gestion par répartition, tout en n’excluant pas une augmentation des cotisations et d’un relèvement de l’âge de départ à la retraite pour faire face à ce problème. Se référant à des études effectuées par la caisse, le directeur a précisé qu’ « une hausse de deux à trois points pourrait assurer une pérennité sur long terme » des prestations fournies par la caisse.
Concernant la couverture sociale des professions libérales, Ahmiddouch a assuré que cette question serait parmi les priorités de la caisse durant les prochaines années, en vue de mettre en place un régime relatif à cette catégorie. « L’ouverture sur cette catégorie ne doit pas être motivée par la nécessité de maintenir l’équilibre de la caisse et de combler le déficit existant, mais au contraire (…) il faut leur assurer une couverture sociale à travers la création d’un régime applicable sur le terrain ».