La décision est tombée comme un couperet, deux jours seulement après l'audition des concernés dans cette affaire, par les membres d'une commission d’enquête, composée de fonctionnaires du ministère de l'Enseignement supérieur, envoyés à l’ENCG d’Oujda sur ordre du ministre, Abdellatif Miraoui. Celui-ci a déjà sanctionné les parties prenantes dans cette affaire qui secoue cet établissement de l'Oriental. Selon des sources proches du dossier, contactées par Le360 ce vendredi 31 décembre, l’enseignant principalement incriminé dans ce scandale sexuel, qui a fait l'objet de nombreuses révélations ces derniers jours, se retrouve suspendu de l'ensemble de ses fonctions, dont ses missions administratives et pédagogiques.
Sur décision du ministre de l’Enseignement supérieur, B.A, directeur général de l’ENCG d’Oujda, est donc lui aussi suspendu de ses fonctions, de même que la directrice adjointe et le secrétaire général de l'établissement. Ces trois hauts responsables avaient été avertis, par une étudiante, du comportement choquant du professeur incriminé, et des avances indécentes qu'il lui avait faites. Selon les sources contactées par Le360, ces trois hauts responsables de l'établissement, bien que dûment informés par cette étudiante, n'avaient pas jugé bon de réagir.
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Selon l'interlocuteur contacté par Le360, l'ensemble des étudiantes, qui ont pu être identifiées à l'issue de l'enquête diligentée à Oujda, et qui sont victimes d'actes de chantage d'ordre sexuel de la part de ce professeur, ne vont pas intenter une action en justice, afin de préserver leur anonymat. Le but de leur dénonciation était de libérer la parole des étudiantes qui ont pu être harcelées par ce professeur, et de mettre fin à cette impunité, de même qu'à la banalisation de cet acte, qui porte atteinte à leur dignité.
D'après les conclusions du rapport rédigé suite à cette enquête, diligentée par des fonctionnaires de l’Inspection générale du ministère de l'Enseignement supérieur, l'ensemble des faits liés à cette affaire de sextorsion à l'ENCG d'Oujda ont pu être déterminés, et l'ensemble des personnes impliquées sont identifiées.
L’affaire avait éclaté après la diffusion sur Twitter, dans la soirée du lundi 27 décembre 2021, de la dénonciation d'une discussion entre un professeur et une de ses étudiantes, au cours de laquelle celui-ci lui faisait des avances indécentes.
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Cette conversation avait été été fortement relayée, provoquant le vif émoi des internautes, mais aussi de députés au Parlement, comme Najwa Koukouss, et de militants d'ONG des droits des femmes, dont la Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF).
L'Université Mohammed 1er, dont dépend l’ENCG d’Oujda, a d'ores et déjà initié un numéro vert (0800 00 87 11), ainsi qu'une adresse e-mail (sos.etudiantes@ump.ac.ma) où les étudiantes peuvent dénoncer des comportements qui porteraient atteinte à leur dignité.
Avant ce scandale, une affaire similaire, dans laquelle étaient impliqués plusieurs professeurs universitaires, avait secoué l’université de Settat, révélant des agissements sur lesquels la justice suit actuellement son cours.