"Le Maroc a fait preuve d'humanité. L'autorisation d'inhumer a été donnée jeudi, le corps a été transféré vendredi et il a été enterré au cours du week-end", a indiqué à l'AFP Me Victor Lima.
Le jihadiste, dont la dépouille se trouvait jusqu'alors à l'institut médico-légal de Paris, a été inhumé selon le rite musulman, en présence de sa famille. Sa tombe, dont le lieu exact n'a pas été précisé, n'a pas été anonymisée.
"La famille est apaisée. Elle voulait en finir, elle peut maintenant commencer son deuil", a ajouté l'avocat.
Larossi Abballa, 25 ans, avait assassiné un commandant de police et sa compagne, agente administrative dans un commissariat, à leur domicile de Magnanville, près de Paris, le 13 juin, sous les yeux de leur fils de trois ans. L'attaque avait été perpétrée au nom du groupeterroriste Daech.En juillet, le père de Larossi Abballa avait formulé trois demandes d'inhumation: à Magnanville où il est mort, à Mantes-la-Jolie où il résidait et au Maroc d'où sa famille est originaire.
Les deux premières communes avaient refusé de procéder à l'inhumation, ce qui a entraîné une procédure judiciaire toujours en cours.
Si le combat judiciaire est désormais devenu purement théorique, la famille Abballa entend le poursuivre "car il a un intérêt juridique", a expliqué son avocat.
La question est régulièrement soulevée depuis le début, en janvier 2015, depuis la série d'attaques jihadistes contre la France (238 morts), les corps des auteurs des attentats étant bien encombrants pour les autorités.
En août, les maires de Montluçon (centre) et Saint-Dié (est) ont aussi refusé d'accueillir la tombe de Abdel Malik Petitjean, l'un des assassins du prêtre égorgé fin juillet dans son église. Le jihadiste n'est toujours pas enterré, Pour sa part, Adel Kermiche, son complice a été inhumé en toute discrétion en banlieue parisienne, fin août.