Le sud-est du Royaume a de nouveau été en proie, de vendredi dernier à samedi 21 septembre, aux conséquences de très fortes pluies qui ont provoqué, à certains endroits, la crue d’oueds ainsi que des inondations aux conséquences dévastatrices pour les habitants et leurs biens.
Alors qu’aucun bilan officiel n’a encore été communiqué, Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 23 septembre 2024 fait état de nombreux décès et de personnes portées disparues, ainsi que d’importants dégâts matériels.
Le quotidien relate aussi le fait tragique le plus relayé sur les réseaux sociaux au cours de ce week-end qui s’achève: à l’entrée de Tata, un bus a été emporté par la crue d’un oued, avec à son bord des dizaines de passagers.
Selon Al Ahdath Al Maghribia, qui relaie deux récits des rescapés de cet accident, treize d’entre eux sont sortis indemnes de ce tragique accident, alors que seize autres personnes sont actuellement toujours portées disparues, les sauveteurs ayant entre-temps repêché les corps de plusieurs victimes emportées par les flots.
Peu avant l’entrée de la commune urbaine de Tata, les roues du véhicule qui, atteste le quotidien, appartient selon toute vraisemblance à un élu du Parlement, se sont embourbées alors que le chauffeur s’apprêtait à franchir un pont traversant un oued, dont le lit était envahi par les flots résultant des pluies diluviennes qui s’étaient abattues dans cette région.
Contraint de s’arrêter, le chauffeur a bien tenté de rassurer les passagers, mais le véhicule, immobilisé sur le pont sur une durée d’une vingtaine de minutes et à bord duquel ils étaient restés assis, s’est retrouvé en proie aux flots de l’oued, qui en débordaient.
Le véhicule, son chauffeur et l’ensemble des passagers ont donc fini par être emportés par les flots, cet accident étant sans doute celui qui est à l’origine du plus grave bilan humain consécutif aux intempéries de ces derniers jours dans la région.
Dans un état d’extrême panique et coincés à bord, les passagers n’ont pu que constater que les portes étaient bloquées, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Selon l’un des rescapés de ce drame, six de ses compagnons d’infortune ont réussi à se sortir de là en brisant une vitre, alors que le bus était emporté par les flots.
Certains d’entre eux ont tenté de sauver les autres passagers, restés prisonniers à bord du véhicule mais, très vite, les flots ne leur ont pas permis de poursuivre leur tentative de sauvetage.
Ces rescapés, encore jeunes, ont réussi à s’agripper à l’un des piliers soutenant le pont d’où le bus était tombé, et se sont retrouvés contraints de s’y accrocher plus de deux heures, avant d’être secourus par une équipe de sauveteurs.
Le témoin de ce drame, interrogé par Al Ahdath Al Maghribia, a raconté qu’il dormait au moment des faits, et qu’il s’était brutalement réveillé à cause des cris terrifiés que poussaient les passagers.
Alors que le bus, tombé dans l’oued en crue, était emporté par les flots, il a pu en sortir par la vitre qui avait été brisée, puis a réussi à grimper sur le toit, avec d’autres passagers.
Ces rares rescapés ont lutté contre les flots qui faisaient tanguer le véhicule, sur le toit duquel ils se trouvaient, en s’agrippant les uns aux autres, puis ont réussi à atteindre des arbres au bord de cet oued, et ont fini par grimper sur leur tronc, dans l’attente que les flots se calment.
Selon un autre témoin, également interrogé par Al Ahdath Al Maghribia, devant la montée des eaux à l’entrée de Tata, le chauffeur du bus a dans un premier temps tenté d’accélérer, afin d’éviter que le véhicule ne se retrouve piégé par la montée des eaux.
Des habitants croisés sur la route ont bien tenté de le prévenir de la gravité de la situation, et l’ont adjuré de ne pas poursuivre son voyage.
D’après ce même témoin, certains de ces habitants ont même proposé de mettre les passagers du bus à l’abri, en attendant la fin des intempéries. Leur mise en garde a été vaine: le chauffeur a tout de même décidé de se rendre à Tata.
Bien que non encore communiqué par les autorités, le bilan de ce drame risque de s’alourdir, et fait d’ores et déjà passer au second plan la satisfaction des habitants de cette région agricole qui ont constaté, suite aux fortes précipitations de ces dernières semaines, que les étendues d’eau qui irriguent les oasis ne sont plus aussi taries, certaines ayant été totalement asséchées après plusieurs années de sécheresse.