Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les inondations qui ont frappé le Sud du Royaume ont doublement frappé les sinistrés. Après les dégâts causés par les flots, c’est au tour des spéculateurs de sévir. Asabbah révèle ainsi, sur sa Une, que les hausses des prix ont pu dépasser les 200%. Les oignons ont atteint 20 DH le kilo, les tomates ont vu leur prix grimper jusqu'à atteindre 15 DH et les bouteilles de butane ont culminé à 100 DH pièce. Les zones les plus touchées par cette «inflation de circonstance» sont les régions de Mirleft, Tiznit et Sidi Ifni.
100 DH la bonbonne de butaneCette prise à la gorge des citoyens par des gens sans scrupules a poussé les habitants de Mirleft à dénoncer devant le Caïdat ce comportement répréhensible et demander le désenclavement de leur ville. Les habitants de la ville sont sans eau ni électricité, et souffrent d’une carence de denrées alimentaires. La ruée des citoyens sur les épiceries et les grossistes a contribué à faire monter les prix de façon exponentielle, surtout que certains commerçants peu scrupuleux se sont mis à spéculer pour continuer de faire grimper les prix.
Colère contre la marginalisation
D’un autre côté, la marche des citoyens vers le Caïdat a eu pour effet de mobiliser la société civile de Mirleft qui a interpelé le ministre de la Santé, Houcine El Ouardi, intervenu pour dépêcher des hélicoptères afin d’évacuer les blessés. Assabah indique qu’un hélicoptère militaire a évacué sept personnes dans un état préoccupant vers l’hôpital provincial de Tiznit et l’hôpital Hassan II d’Agadir, dont deux femmes enceintes et quatre personnes souffrant d’insuffisance rénale. La commune rurale de Mirleft et ses environs sont enclavés après la destruction par les inondations de trois ponts coupant ainsi toute liaison avec Tiznit et Sidi Ifni. Devant une telle détresse, les habitants organisent chaque jour une marche pour protester contre la marginalisation dont ils souffrent, surtout que cette zone n’a pas été visitée par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad.
Dans la région de Mirleft, le seul chemin encore praticable est celui menant à un douar situé à 7 km où se rendent les journalistes des agences de presse et des médias nationaux pour envoyer leurs articles et dépêches. Quatre journalistes sont restés d’ailleurs sur les lieux, pris au piège des eaux. Faute d’aides alimentaires, les habitants de cette région ont vu leurs provisions fondre comme neige au soleil. Le souk hebdomadaire n’a pas été tenu depuis 10 jours, ce qui a ouvert la voie aux spéculateurs. Un comportement incivique qui appelle à une réaction ferme de la part des autorités.