Jeux: voici comment l’Etat a réussi à réglementer les paris sportifs depuis les années 60

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Revue de presseKiosque360. Juste après l’indépendance, le Maroc a décidé d’organiser ce secteur qui brasse des sommes astronomiques. Les paris sportifs et les jeux en général sont gérés, selon leur nature, par trois sociétés publiques. Les détails.

Le 26/09/2021 à 21h52

Le Maroc vient d’adhérer, il y a quelques jours, à la Convention sur la manipulation des compétitions sportives, dite «Convention de Macolin». Il s’agit d’un instrument juridique international ayant pour objectif de prévenir, détecter et sanctionner la manipulation des compétitions sportives et de renforcer la coopération entre les autorités publiques concernées avec les organisations sportives et les opérateurs de paris sportifs. Cette Convention, qui constitue la seule norme de droit international en matière de manipulation des compétitions sportives, est entrée en vigueur le 1er septembre 2019, précise le quotidien Al Massae, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 27 septembre.

Avec la ratification de cet instrument international, le Maroc aura franchi un nouveau pas dans le processus de la réglementation des paris sportifs qui a été lancé au début des années 60. Dans un dossier consacré à ce sujet, après avoir évoqué le côté social et l’effet dévastateur des paris sportifs et autres sur les familles, le quotidien se demande où va tout l’argent brassé dans le secteur et qui gère toutes ces activités. Al Massae estime que, sur les montants faramineux évoqués à chaque fois qu’il s’agit des paris sportifs, par exemple, 250.000 dirhams seulement vont, chaque année, dans les caisses de la Marocaine des jeux et des sports, MDJS. Le reste est versé au Fonds national pour le développement du sport, FNDS.

Ainsi, entre 2012 et 2015, par exemple, la MDJS a versé pas moins de 1,1 milliard de dirhams au FNDS, soit une moyenne annuelle de 370 millions de dirhams. Cette activité, souligne le quotidien, s’est considérablement développée ces dernières années. Il n’est plus une ville ou un centre rural où n’est pas installé un point de prise de paris. A la limite, on fait même comprendre aux joueurs que le fait de participer aux paris sportifs est «un acte citoyen». Bien sûr, cela n’est pas sans soulever un débat moral sur le fait de tolérer les jeux dans un pays musulman, précise le quotidien. Mais cela est un autre sujet.

Après avoir passé en revue les chiffres astronomiques brassés dans le domaine des jeux, toutes branches confondues, le quotidien assure que l’Etat y gagne beaucoup, au titre des impôts. Ainsi, poursuit Al Massae, l’Etat prélève 30% des revenus de la Société royale d'encouragement du cheval (SOREC), 20% des revenus de la «Loterie nationale» et 20% de ceux de la MDJS.

Globalement, cette activité organisée par l’Etat depuis 1962 est gérée aujourd’hui par trois sociétés qui relèvent toutes de l’Etat, souligne le quotidien. Il s’agit de la SOREC, créée en 2003 avec un capital de 1 million de dirhams. Parmi ses missions, figurent l’encadrement de l’élevage, l’amélioration de la race chevaline dans les haras nationaux, l’organisation des courses hippiques et la gestion des jeux hippiques. Elle dispose de 400 points de prise de paris à l’échelle nationale, répartis sur 21 villes. La MDJS, également société publique créée en 1962, relève du ministère de la Jeunesse et des sports. Son capital est détenu à hauteur de 90% par l’Etat, et les 10% restants sont détenus par la CDG. La MDJS propose plus de 30 produits et ses produits phares sont «Totofoot», «Chrono» et «Cote & sport». Elle dispose d’un réseau commercial qui compte plus de 1.300 détaillants qui distribuent ses différents produits, répartis sur l’ensemble du territoire national.

Le troisième acteur du domaine est la «Loterie nationale». Sa gestion est assurée, dans le cadre d’un monopole, par la Société de gestion de la Loterie Nationale, constituée en 1972. Parmi ses produits vedettes, le «Loto», le «Quatro» et le «Keno». Les résultats de ses tirages étaient annoncés par la télévision avant que l’ancien ministre de la communication, l’islamiste Mustapha El Khalfi, ne décide de lui interdire ce passage à la télévision.

Par Amyne Asmlal
Le 26/09/2021 à 21h52