Le procès des personnes impliquées dans la corruption du système judiciaire se poursuit. A la Cour d’appel de Casablanca qui instruit cette affaire, l’heure est à l’expectation. D’après le quotidien Assabah, qui revient sur ce procès dans son édition du week-end des 3 et 4 juin, tout le monde attend la suite de ce feuilleton judiciaire après que 25 personnes ont été déférées devant le procureur général du Roi.
Les personnes en question ont fait l’objet d’une enquête menée par la BNPJ et sont poursuivies pour corruption, intermédiation et perception de commissions pour leurs services. Leur sort était incertain, jusqu’à ce que le juge d’instruction décide, vendredi après-midi, de poursuivre une partie du groupe en détention préventive et l’autre en liberté provisoire, explique le quotidien.
Tous les membres ont été entendus le même jour, aux premières heures de la journée, par le procureur général du Roi. D’après Assabah, des hommes d’affaires, une hôtesse de l’air et le propriétaire d’une agence de location de voitures font notamment partie du groupe. A en juger par le volume de l’ordonnance de renvoi rédigée par la BNPJ qui comporte l’ensemble des faits qui leur sont reprochés, on peut dire qu’ils risquent gros.
Le procureur général a entamé l’interrogatoire des suspects à 4h30 du matin, précise le quotidien. Vers 13h, je juge d’instruction a pris le relai. Il a entamé, à son tour, l’interrogatoire des 25 mis en cause déférés par le Parquet. Il a finalement décidé d’en poursuivre dix d’entre eux en liberté provisoire, les autres ont été mis sous mandat de dépôt. Ils ont été incarcérés à la prison civile d’Oukacha.
En parallèle, le procureur général près la cour d’appel de Casablanca a également entendu un magistrat relevant de la même juridiction ainsi que deux substituts du procureur du Roi. Un deuxième magistrat appelé à comparaître ne s’est pas présenté pour des raisons inconnues, souligne le quotidien.
Contrairement aux autres mis en cause, ces personnes qui bénéficient de la procédure de l’exception judiciaire ont quitté le tribunal aux premières heures, le même jour. Selon Assabah, on ne connaît pas encore la nature de la décision qui a été prise à leur encontre. On ne sait donc pas si leur dossier a été classé, ou s’ils demeurent encore poursuivis.
De toutes les manières, comme ils bénéficient d’une procédure spéciale, leur dossier va être transféré, en cas de poursuite, à la Cour de cassation. Cette dernière va ensuite décider à quelle juridiction elle va confier l’instruction de leur affaire.
Cela dit, relève le quotidien, d’autres noms ont été évoqués lors des interrogatoires, surtout après l’écoute par le juge d’instruction des enregistrements versés dans les éléments du dossier lié à cette affaire. Ainsi, les noms de certains avocats ont été évoqués, ce qui implique, sans doute, qu’ils vont être convoqués à leur tour. Ce feuilleton a éclaté, rappelle le quotidien, en juillet dernier. L’affaire a fait l’effet d’un séisme dans les tribunaux de Casablanca.