Le président du Club des magistrats, Abdellatif Chentouf, est catégorique: «A ce stade, nous ne dialoguerons pas avec Mustapha Ramid au sujet des projets de loi relatifs au statut des magistrats et au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, adoptés récemment par la première Chambre. Désormais, nos interlocuteurs sont la Chambre des conseillers et le Conseil constitutionnel».
S’exprimant dans les colonnes d’“Assabah” du 3 novembre, Abdellatif Chentouf affirme que le ministre de la Justice a franchi un point de non-retour en faisant passer les deux textes controversés à la Chambre des représentants. Du coup, le dialogue ne sert plus à rien. Mais, poursuit-il, les magistrats utiliseront tous les moyens pour faire valoir leurs droits, y compris demander l’arbitrage royal à travers le Conseil supérieur de la magistrature.
Les juges poursuivent d’ailleurs leur mobilisation avec l’organisation, samedi prochain, d’un sit-in au siège du Club des magistrats. Chentouf précise «qu’il s’agit d’une forme de protestation symbolique pour faire parvenir aux responsables le point de vue des magistrats au sujet des dits projets de loi. Et afin de préserver le droit des justiciables, le Club a décidé d’organiser son sit-in un jour férié tout en dispensant de la participation les magistrats qui auraient audience ce jour-là».
Le président du Club des magistrats a par ailleurs appelé tous les magistrats du royaume à prendre part à ce mouvement de protestation contre ces projets de loi «qui mettent en danger l’indépendance de la justice», selon lui.
La protestation prend aussi la forme d’une pétition qui circule entre les magistrats. Reste à savoir à qui l’adresser, une fois la campagne de signature terminée. Pour certains membres du Club, le Conseil supérieur de la magistrature devrait être le destinataire ; alors que d’autres estiment que dorénavant l’interlocuteur des magistrats est le premier président de la Cour de cassation, puisqu’il sera président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.