En un an seulement, le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi a été confronté plusieurs fois aux avocats, une corporation à laquelle il appartenait jusqu’à sa nomination, en octobre 2021, dans le gouvernement d’Aziz Akhannouch. Pass vaccinal, examen du barreau, réforme fiscale, examen du barreau, autant de sujets qui ont divisé ces derniers mois les robes noires et leur ministre de tutelle, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du 25 octobre.
Entre les deux parties, le torchon continue de brûler. Preuve en est la grande manifestation organisée, le 21 octobre dernier, place Mamounia, en face du ministère de la Justice. En organisant ce sit-in appelant au départ d’Abdellatif Ouahbi, les robes noires souhaitent répondre aux déclarations du ministre interprétées comme “une attaque féroce” contre la profession d’avocat.
En cause, l’élaboration unilatérale de l’avant projet de loi encadrant la profession et l’annonce de la tenue de l’examen du barreau, mentionnés par Abdellatif Ouahbi lors de son entretien sur les ondes de Radio Aswat. La réaction de l’ABAM ne s’est pas fait attendre: se disant “surprise”, l’association accuse le ministre de “calomnie” contre son président, Abdelouahed Al Ansari.
En effet, l'association reproche au ministre de la Justice d’avoir fait “cavalier seul” en élaborant de façon unilatérale l’avant projet de loi encadrant la profession, alors qu’elle n’a eu de cesse d’appeler au dialogue pour dépasser cette crise. Elle lui reproche également d’avoir menti sur les ondes de Radio Aswat en disant que le président de l’association lui a demandé d’organiser l’examen du barreau.
Parallèlement, un autre sujet refait surface et risque d’envenimer la relation entre les avocats et leur ministre de tutelle: la fiscalité. Dans le projet de loi de finances déposé ce 20 octobre, le gouvernement souhaite contraindre les avocats à s’acquitter d’une avance sur l’IR pour chaque dossier traité au tribunal. Une proposition qui devrait être rejetée massivement par les robes noires.