Justice: nouveaux rebondissements dans l’affaire «Escobar du Sahara»

Said Naciri et Abdennabi Biioui.

Said Naciri et Abdennabi Biioui.. DR

Revue de presseVendredi dernier, lors de sa comparution devant l’instance de jugement, un témoin est revenu sur ses déclarations. Un tournant dans l’affaire qui place l’ancien président de la région de l’Oriental dans une position délicate. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 05/01/2025 à 20h30

L’interrogatoire des accusés dans l’affaire «Escobar du Sahara» a révélé de nouveaux éléments. Ainsi, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 6 janvier, l’un des accusés, poursuivi pour faux témoignage, est revenu sur ses déclarations dans lesquelles il avait affirmé que l’ex-beau-frère de l’ancien président de la région de l’Oriental, Abdenbi Bioui, avait été victime de violences physiques.

«Les nouvelles déclarations du témoin risquent de placer l’ancien président de l’Oriental dans une situation embarrassante», observe le quotidien. L’accusé a même affirmé devant la Cour d’appel de Casablanca, lors de sa comparution en audience vendredi dernier, qu’il regrettait avoir livré un faux témoignage. Il a assuré qu’il n’avait jamais assisté à une scène où le dénommé Benmoussa aurait été victime de violences physiques.

Interrogé par les membres de la Cour sur un éventuel avantage que Bioui lui aurait promis en contrepartie de ce faux témoignage, il a nié en bloc. Il a expliqué que Bioui était un ami de son père et que, lorsque ce dernier lui a demandé cette faveur, un jour, dans un café où il avait l’habitude de prendre son petit-déjeuner, il n’avait pas refusé. Il a ajouté que Bioui lui avait présenté cela comme un acte sans conséquence, se limitant à un simple témoignage devant la police pour clore l’affaire.

Lors de la même audience, précise le quotidien, le gendarme également mis en cause dans cette affaire a, lui aussi, tenté de se disculper. Il a nié avoir agi selon un quelconque agenda dicté par l’ancien président de région. Il est revenu sur l’épisode de l’immobilisation du véhicule de l’ex-épouse de Bioui à un barrage routier à Oujda.

«Il a affirmé qu’en tant que commandant de brigade, il avait été informé par son coéquipier que le véhicule avait été arrêté parce que deux femmes assises à l’arrière ne portaient pas leur ceinture de sécurité et qu’une d’elles avait refusé de décliner son identité», rapporte le quotidien. Une fouille du véhicule avait alors été décidée, a-t-il expliqué.

Cependant, les déclarations du gendarme sont contredites par les procès-verbaux de la police judiciaire versés au dossier. La Cour a également rappelé qu’une proche de l’ex-épouse de Bioui, présente dans le véhicule, avait témoigné avoir été victime de violence psychologique infligée par le gendarme.

La Cour d’appel a également mentionné un incident où le frère de l’ancien président de l’Oriental aurait crié au visage du gendarme, ce dernier ayant fini par embrasser sa tête dans une tentative de calmer la situation. L’audience a été reportée à mardi prochain, conclut le quotidien.

Par Amyne Asmlal
Le 05/01/2025 à 20h30