Deux conseillers rapporteurs ont été dépêchés à la Cour d'appel de Casablanca par le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, pour auditionner deux juges, dont un magistrat qui avait prononcé les jugements à l'encontre de membres de la mafia chinoise impliqués dans la tentative de meurtre d'un commerçant chinois, rapporte Assabah dans son édition de ce vendredi 26 juin. Le quotidien affirme en effet, dans un article en Une, que l'un des deux juges, président d'une chambre au sein du même tribunal, avait condamné ces membres de la mafia chinoise à des peines jugées «légères». Ce qui ne les a d'ailleurs pas empêchés de protester contre le verdict, allant même jusqu'à présenter une doléance auprès de la représentation diplomatique de leur pays. Une situation qui a suscité de multiples interrogations, sachant que le verdict les a blanchis du chef d'accusation le plus lourd, à savoir celui de constitution de bande criminelle, selon Assabah.Le deuxième magistrat que les conseillers rapporteurs devaient auditionner est un juge d'instruction suspecté de fautes professionnelles graves, rapporte encore le quotidien. Le magistrat aurait ainsi gardé en détention, pendant 14 mois et de manière arbitraire, sans même l'avoir auditionnée, une personne restée sans jugement ni mise en examen.
Quand le Parquet de Rabat s’en mêleAssabah avance, citant ses sources, que c'est Moulay El Hassane Daki, Procureur général près la Cour d’appel de Rabat, qui a d'ores et déjà auditionné le président de la chambre ayant émis le verdict contre les membres de la mafia chinoise, alors que le magistrat Ahmed Nahid, premier président de la Cour d'appel de Settat, a commencé à interroger le juge d'instruction qui a prolongé de 13 mois la période de détention provisoire d'une femme accusée de débauche et condamnée à 2 mois de prison seulement.
Le juge chargé de l'affaire de la mafia chinoise avait surpris les observateurs en prononçant des peines de 12 ans de prison ferme à l'encontre de 4 accusés impliqués dans la tentative de meurtre d’un de leurs concitoyens, dans le quartier la Gironde, à Casablanca, en 2013. Surprise légitime au vu de la gravité des faits. Les tueurs à gage étaient de plus spécialement venus de l'étranger pour neutraliser la victime.