La brigade antigang de la wilaya de sûreté de Kénitra a récemment démantelé une application mobile dédiée à la prostitution, qui diffusait des vidéos pornographiques pour attirer aussi bien des clients que des travailleuses du sexe. Une cellule de police avait détecté la création de ce site électronique, où figuraient également des numéros de téléphone de prostituées, rapporte Al Akhbar dans son édition du mardi 21 janvier.
L’un des policiers a pris contact avec une des responsables de ce site en se faisant passer pour un client. Celle-ci lui a indiqué qu’il devait payer 400 dirhams pour bénéficier de ce «service», avant de lui communiquer l’adresse de son appartement via l’application WhatsApp.
Des agents de la brigade se sont alors rendus sur les lieux, où ils ont trouvé deux jeunes femmes vêtues légèrement, attendant l’arrivée du faux client.
En présence d’une policière, une perquisition a été effectuée dans l’appartement, permettant la saisie de plusieurs boîtes de 12 préservatifs (dont certains déjà utilisés), de sous-vêtements féminins, de cinq téléphones portables ainsi que d’une petite somme d’argent. Les deux prévenues ont reconnu pratiquer la prostitution moyennant 400 dirhams, se déplaçant entre Salé et Kénitra.
Après leur audition, les enquêteurs ont entendu la directrice d’une société immobilière qui louait des appartements meublés aux utilisatrices de l’application contre 500 dirhams par jour. Elle a reconnu avoir loué un appartement aux deux mises en cause, précisant qu’elles lui avaient déclaré, avant la signature du contrat, qu’elles travaillaient comme ouvrières dans la zone industrielle d’Ouled Bourahma.
«Cependant, des contradictions dans ses déclarations ont été relevées par les enquêteurs. Elle a affirmé louer l’appartement à 500 dirhams par jour tout en percevant une commission supplémentaire pour ce bail», souligne Al Akhbar.
Les deux accusées, placées en détention préventive à la prison de Kénitra, seront présentées, jeudi 23 janvier, devant le juge. Elles sont poursuivies pour des chefs d’inculpation incluant la détention de maison de débauche, la pratique de la prostitution et l’atteinte à la pudeur publique.
