Le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a révoqué, mardi dernier, un imam qui prononçait le prêche de vendredi dans une mosquée à Kénitra. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 30 décembre, que cette décision a été justifiée par le fait que le prédicateur, en l’occurrence Rachid Benkirane, abordait des sujets politiques sur son compte Facebook. Une attitude, souligne ce département, qui va à l’encontre de l’article 7 du Dahir 1-14-104 relatif à la réglementation des missions des préposés religieux.
Cet article dispose qu’«il est interdit aux préposés religieux de pratiquer une activité politique ou syndicale ou de prendre une position revêtant un caractère politique ou syndical…». Ainsi, le ministère s’est appuyé sur ce texte pour mettre fin à la mission du docteur Benkirane à partir du moment où la décision lui a été signifiée par le délégué provincial des affaires islamiques à Kénitra. Il faut rappeler que l’imam révoqué dirige un institut d’éducation et de formation et est l’auteur d’un ouvrage sur le fiqh et sa pratique chez les Malékites.
Le quotidien Al Massae rapporte que ce prédicateur s’était déjà distingué en appelant le ministre de tutelle à autoriser la reprise des causeries religieuses dans les mosquées après la normalisation de la situation sanitaire dans le Royaume. L’intensité de la pandémie, précisait-il dans sa lettre, s’est atténuée, comme l’avait annoncé le ministère de la Santé. Pour preuve, poursuit-il, les prières du vendredi ont repris depuis des mois, avec une présence massive de fidèles. Donc, ajoute l’imam révoqué, si la prière du vendredi a été autorisée, rien ne peut s’opposer à la tenue des prédications et autres leçons de théologie dans les mosquées.
De plus, souligne-t-il, les fidèles ont été très disciplinés et ont respecté à la lettre les mesures sanitaires. Chose qui, relève l’imam, n’a pas été respectée dans d’autres rassemblements dans les cafés, les souks, les salles de sport et autres lieux publics.