Rabiaa Tninchi, députée du Parti de la Justice et du Développement (PJD) à la Chambre des représentants et 4e vice-président du Conseil municipal de la ville de Khouribga, n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. Elle n’aime pas la musique et le fait savoir ouvertement.
Selon le quotidien Al Akhbar de ce week-end du 28-29 novembre, la députée du PJD vient d’interdire un festival de rap que devait abriter la capitale du phosphate. Et de quelle manière ! Un bulldozer de la commune a été utilisé pour raser l’estrade et le chapiteau qui devaient constituer la scène principale de cette manifestation musicale, qui en est pourtant à sa sixième édition. Sauf que la conseillère Rabiaa, elle, est née… des dernières élections communales et régionales organisées il y a à peine un trimestre.
«Droubna», le nom de l’association qui organise chaque année le festival éponyme, et qui misait sur la continuité de cet événement à Khouribga, a été surprise dans l’après-midi du jeudi dernier par l’arrivée du gros engin sur la place Al Massira, avant que celui-ci ne commence, sans sommation aucune, à tout démolir sur son passage.
Dans une déclaration au journal Al Akhbar, Youssef Benjar, du Comité d’organisation du festival de rap qu’il préside, a déjà reçu le feu vert du gouverneur de la province et du pacha de la ville de Khouribga.
Selon lui, une autre demande d’autorisation a été déposée auprès des services du Conseil municipal dont relève l’exploitation des espaces publics. Un conseil devenu récemment sous la férule du PJD (Ndlr : le précédent était présidé par le Mouvement populaire). Un long jeu de cache-cache avec la conseillère PJD et les organisateurs durera plus de deux semaines, retardant ad infinitum l’acceptation - ou le refus - d’une autorisation.
Certes, Al Akhbar a beau justifier cette tergiversation de la conseillère PJDiste par un profond désaccord avec le gouverneur de la province, mais il n’a pas oublié de se poser des questions quant à la présence des militants du parti de la lampe, venus en masse s’adonner à cœur joie à la démolition, sous les vrombissantes d’un bulldozer. Que de fausses notes !