En dépit d’une succession de crises, les Marocains n’ont pratiquement rien perdu en pouvoir d’épargne. Le niveau de leur «bas de laine» est resté stable depuis trois ans. C’est d’ailleurs la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah, qui le confirme.
Citée par le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 21 et 22 janvier, l’argentière du Royaume relève que depuis 2019, le niveau d’épargne des ménages n’a pas changé. Leurs préférences en la matière non plus. Les Marocains continuent de miser sur l’immobilier, le foncier, l’or et les bijoux, considérés depuis toujours comme valeurs refuges.
Dans sa réponse à une question écrite qui lui a été adressée par des parlementaires, la ministre a souligné que l’épargne en général reste un levier important de l’économie, surtout dans la conjoncture actuelle. La ministre a relevé que le niveau de l’épargne des ménages a atteint, au terme de la première moitié de l’année 2022, 28,6% du PIB, contre 29,1% à la même période de l’année précédente. En 2019, ce taux était de 28,2, ce qui, d’après la ministre, dénote d’une stabilité, malgré le contexte de crise. Pour la ministre, les MRE y sont pour beaucoup.
Ainsi, les transferts des Marocains du monde ont atteint 47 milliards de dirhams au terme des six premiers mois de l’année 2022, contre 30,9 à la même période de l’année 2019. Citant cette fois le HCP, le quotidien note que les familles marocaines ont pu mettre de côté, en moyenne, 13% de leurs revenus durant la période allant de 2015 à 2019. C’est une proportion très élevée par rapport aux pays en développement et développés, précise Al Akhbar.
Ce niveau d’épargne, souligne la ministre, a par ailleurs connu une hausse notable durant l’année 2020, celle du confinement sanitaire. Durant cette année, les Marocains ont mis de côté 15,6% de leurs revenus, en raison notamment de la baisse de la consommation.
Analysant la nature de l’épargne des ménages, la ministre a relevé qu’elle est constituée en grande partie de dépôts à vue. Les dépôts des ménages ont constitué 63% de la totalité des dépôts bancaires en 2020. Pour ce qui est de leur investissement, poursuit la ministre, les familles marocaines préfèrent, comme précisé plus haut et pour des raisons culturelles encore très répandues, l’immobiliser, ou investir dans le foncier, l’or et les bijoux.