La démission d'Asma Lamrabet continue de susciter la polémique

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Revue de presseKiosque360. Suite à sa démission, le lundi 19 mars, de la Rabita Mohammadia des Oulémas, Asma Lamrabet s’est exprimée, lundi 26 mars, sur les raisons de ce départ. Quelles sont-elles et pourquoi a-t-elle attendu toute une semaine avant de prendre la parole?

Le 26/03/2018 à 19h35

Après toute une semaine de polémiques, d’interprétations, de supputations mais, aussi, de larges mouvements de solidarité, Asma Lamrabet a levé toute équivoque en rendant public un communiqué dévoilant les raisons qui ont motivé sa démission de la Rabita Mohammadia des Oulémas. En effet, la désormais ancienne directrice du Centre des études féminines relevant de la Rabita Mohammadia des Oulémas au Maroc, a confirmé qu’elle avait rendu son tablier à cause de ses positions en faveur de l’égalité dans l’héritage. Ses positions, pourtant exprimées à titre strictement personnel, avaient été relayées par un média et suscité un tollé général lors des travaux de la vingtième session du Conseil académique de la Rabita Mohammadia des Oulémas.

«A ceux qui veulent m’accabler, je dirai que mon action, à titre bénévole, au sein de la Rabita, pendant près de dix ans, n’avait d’autre ambition que de servir mon pays et de promouvoir cette troisième voie, celle d’un Islam apaisé, contextualisé et en phase avec les valeurs humanistes universelles compatibles avec nos valeurs culturelles», a-t-elle expliqué.

Or, son approche de l’égalité hommes-femmes a provoqué des divergences au sein de cette organisation, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mardi 27 mars. Face à une telle pression, Asma Lamrabet a préféré présenter sa démission. Toutefois, il s’agit uniquement d’une démission des instances de l’Institution, car, précise-t-elle, elle continuera de travailler, de défendre ses positions et d'œuvrer pour concrétiser cette égalité en matière d’héritage au sein du référentiel religieux, rapporte, pour sa part, le quotidien Assabah dans son édition du même jour. «Une étape est terminée. Je poursuivrai sereinement et librement mon engagement», ajoute Asma Lamrabet.

Concernant les raisons de son silence durant la semaine qui a suivi sa démission, l’ancienne directrice du Centre des études féminines a fait savoir qu’elle ne voulait pas s’exprimer depuis l’étranger. «Je n’ai pas souhaité m’exprimer depuis l’étranger, où je participais à un séminaire académique, sur les raisons ayant conduit à ma démission, et ce pour éviter toute instrumentalisation malveillance qui viendrait travestir mon patriotisme, mes valeurs et mes profondes convictions».

Par Mohamed Younsi
Le 26/03/2018 à 19h35