Le Maroc serait-il devenu un marché juteux pour les voitures volées? C’est la question que l’on se pose en constatant les chiffres: la moitié des voitures volées sur le territoire de la péninsule ibérique et une bonne partie de celles dérobées dans d’autres pays européens sont écoulées au Maroc.
Cette information a été rapportée par le quotidien Akhbar Al Youm dans son édition du week-end des 7 et 8 juillet, citant un rapport de l’agence Europresse. Ces véhicules, toutes marques confondues, sont acheminés au Maroc où certains fonctionnaires facilitent la tâche aux trafiquants, membres d’un réseau spécialisé dans ce trafic illégal de voitures. Les documents sont ainsi falsifiés, de nouvelles cartes grises sont créées, des plaques d’immatriculation sont ensuite modifiées, des attestations de visite technique sont confectionnées et les véhicules dérobés finissent avec une autre identité et dans un autre état mécanique.
Les opérations s’effectuent dans plusieurs provinces et préfectures où des fonctionnaires des centres d’immatriculation des véhicules sont complices des trafiquants. Cette mafia, qui opère sur l’axe Europe-Maroc, est composée de trafiquants espagnols et de ressortissants marocains, précisent les sources du quotidien, citant des enquêtes menées par les services sécuritaires européens en collaboration avec la brigade de police judiciaire relevant de la gendarmerie royale marocaine.
Les mêmes sources ajoutent que pas moins de 40.000 voitures sont volées annuellement en Espagne. C’est dire que 20.000 d’entre elles sont introduites illégalement au Maroc chaque année. En Europe, le nombre de véhicules dérobés s’élève à 700.000. Le chiffre donne le tournis. Les sources du quotidien précisent à ce propos que les services sécuritaires des deux rives rencontrent des difficultés pour neutraliser les membres de cette mafia, puisque le nombre de véhicules récupérés demeure faible par rapport au lot dérobé, soit environ 50%. Mais dans tous les cas, la coopération marocaine reste saluée par les services sécuritaires européens, conclut la publication arabophone.