La gestion du dossier de la décharge de Médiouna est un scandale. Et les nouvelles révélations émises par le président de la commune d'Al Majjatia Oulad Taleb sur ce dossier enfoncent davantage le Conseil de la ville de Casablanca, avec à sa tête le maire PJDiste Abdelaziz El Omari. Chafik Amine Hachem, le président de la Commune d’Al Majjatia Oulad Taleb, territoire où devrait être sise la nouvelle décharge de la ville qui devrait remplacer l’actuelle décharge de Médiouna, oppose un niet catégorique à ce projet de transfert, avançant plusieurs points qui rendent ce dossier encore plus complexe qu’il ne l’est déjà. Dans son édition du mercredi 3 février, Al Ahdath Al Maghribia fait état de nouvelles informations émanant du président de cette commune et que certaines parties au sein du Conseil de la ville tentent de dissimuler afin de concrétiser coûte que coûte ce projet, même au détriment de la santé des citoyens et de l’environnement. La même source ajoute que Chafik Amine Hachem, par ailleurs parlementaire, refuse de donner sa validation pour l’entrée en service de la nouvelle décharge qui se situe sur le territoire de la commune qu’il préside. Selon lui, le lieu où la nouvelle décharge est prévue n’est aujourd’hui qu’une vaste étendue entourée de murs ne respectant pas les normes en vigueur pour abriter une décharge publique. Le président, qui dénonce également le flou entourant la gestion de ce dossier qui traîne depuis des années, accuse le Conseil de la ville d’avoir failli aux engagements pris, notamment dans le cadre du cahier des charges, sur la base duquel le principe selon lequel la Commune d’Al Majjatia Oulad Taleb abrite la nouvelle décharge a été acté.
D’après le quotidien, Chafik Amine Hachem, qui subirait la pression de plusieurs élus pour donner son aval au projet, est allé jusqu’à saisir par écrit le wali de la région, le gouverneur de la province, le président du Conseil de la région et le directeur de la société de développement local «Casa environnement», pour leur faire part des motivations de sa décision. Il évoque, dans sa missive, des insuffisances constatées dans l’aménagement et l’équipement de la nouvelle décharge, ainsi que d’autres dispositions prévues, sans être encore finalisées, dans le cahier des charges. De même, sur le plan administratif, plusieurs attestations manquent au dossier relatif à ce projet, comme l’attestation de fin de travaux censée être délivrée par l’architecte, l’attestation de conformité que le président du Conseil de la ville doit signer, ou encore l’autorisation de mise en exploitation de la nouvelle décharge.
Plus grave encore, le dossier administratif n’inclut aucune étude environnementale sur l’impact qu’aurait cette nouvelle décharge, impact pourtant évident dans le cadre d'un tel projet. Il en est de même pour les équipements mis en place pour la gestion des résidus de Lixiviat, qui nécessiteraient un rapport détaillé.
Face à ces nouvelles révélations et au refus catégorique du président de la Commune d’Al Majjatia Oulad Taleb d’avaliser la mise en service de la nouvelle décharge, la mairie de Casablanca se trouve dans une situation délicate, alors que le règlement de ce dossier fait partie des engagements pris par le bureau dirigeant du Conseil de la ville lors de son élection en 2015.