La pédophile est "un problème de morale"

Ghita El Khayat

Ghita El Khayat . DR

EntretienInterrogée par Le360, la psychiatre Ghita El Khayat revient sur les causes qui expliquent le phénomène de la pédophilie.

Le 06/05/2013 à 17h03, mis à jour le 06/05/2013 à 19h48

Le360 : La pédophilie est-elle devenue un phénomène inquiétant au Maroc ?

Ghita El Khayat : Il faut savoir que la pédophilie est une maladie psychique. Elle atteint plus l'homme que la femme. C'est une perturbation très profonde de la personnalité et peut être engendrée par une schizophrénie. Malgré le fait que la pédophilie soit plus présente chez les hommes, il existe également des cas de filles "abusées" par des femmes de ménages. La pédophilie peut également être exercée entre deux personnes du même sexe (entre hommes ou entre femmes). Pour ce qui est de la pédophilie et de son évolution dans notre société, contrairement à ce qu'on croit, elle a toujours été ainsi et les abus étaient plus agressifs naguère. C'est juste qu'aujourd'hui, l'on assiste à une médiatisation du phénomène.

Quelles en sont les causes ?

Comme je l'ai dit précédemment, la maladie de la pédophilie est due à une perturbation très profonde de la personnalité. On peut assister à des cas de pédophiles “normales” mais également à des pervers et des sadiques qui peuvent tuer leurs victimes après avoir abuser d'elles. Autre facteur, c’est la frustration à laquelle on assiste dans les sociétés répressives où la sexualité est un tabou.

Dans une société musulmane, comment expliquez-vous que la plupart des actes de pédophilie soit l'œuvre de l'entourage familial ?

En psychanalyse, il y a un respect quasi universel des tabous de toutes les religions. Que ce soit les religions monothéistes ou celles polythéistes comme le brahmanisme ou l'hindouisme, tout tabou lié à la sexualité est vivement respecté. Cependant, tous ceux qui commettent ce genre de crimes à l'encontre de membres de leur famille sont des gens qui n'ont pas de morale et peuvent outrepasser le permis pour aller vers ce que l'on peut appeler "l'interdit".

Par Wadii Charrad
Le 06/05/2013 à 17h03, mis à jour le 06/05/2013 à 19h48