La police espagnole vient de lancer des investigations relatives à "un réseau de blanchiment d'argent qui aurait réalisé des projets d'investissement entre Melilla et d'autres villes espagnoles", rapporte le journal Assabah dans son édition de ce jeudi 24 octobre. Cette enquête s'intéresse à "un fonctionnaire d'une commune de Nador soupçonné d'avoir réalisé de gros investissements à Melilla et dans des villes du sud-espagnol. Il a été identifié par la police comme faisant partie des grands hommes d'affaires", selon quotidien. Et d'ajouter qu'une "équipe spéciale (de policiers) a été dépêchée à Melilla pour recueillir des preuves sur des opérations de blanchiment qui pourraient provenir de recettes de la drogue".
"C'est la première fois que des questions se posent sur l'origine de la fortune de ce simple fonctionnaire qui possède des biens immobiliers à Melilla ainsi que dans d'autres villes du sud espagnol", écrit Assabah. Citant des sources anonymes à Melilla, la publication nous apprend que "la police (espagnole) qui s'est rendue dans cette ville mène une large enquête sur les biens appartenant au fonctionnaire marocain ainsi que sur des projets d'investissement qu'il gère en compagnie de ressortissants espagnols". La police espagnole a procédé à ces "investigations après avoir reçu des informations relatives à un réseau international soupçonné de blanchiment d'argent provenant du trafic de drogue entre le nord du Maroc et le sud espagnol". Le journal rappelle que par le passé des "enquêtes policières avaient visé à Melilla le crime organisé et les réseaux de blanchiment dont il s'est avéré, selon lui, qu'ils avaient des ramifications à l'étranger en matière de trafic de drogue à partir du nord marocain".
Un réseau bien organisé
Melilla se serait transformée en un "abri pour la mafia internationale et du blanchiment d'argent sachant, selon Assabah, que la police espagnole avait précédemment arrêté un grand nombre de suspects avant de geler et de confisquer d'importants fonds ainsi qu'un ensemble de documents fonciers". Citant des rapports sécuritaires, le journal fait part de "l'implication d'hommes d'affaires espagnols et de fonctionnaires relevant de services administratifs, de la police et de la garde civile de Melilla". Ces groupes auraient "fourni de la protection et une facilité pour la création et la gestion de sociétés écrans" qui s'activent dans "le blanchiment de fonds issus de la drogue", selon Assabah.
"Vu sa situation géographique, Melilla a accueilli de plus en plus de réseaux internationaux qui agissent entre le Maroc, l'Espagne et différents pays européens", selon toujours le journal ajoutant que ces réseaux sont formés "d'éléments marocains et espagnols". Le quotidien conclut en affirmant que les investigations ont montré que ces éléments "ont des liens avec le trafic de haschisch et de cocaïne dont les fonds sont investis, selon Assabah, dans des projets au sud espagnol et dans des villes du nord du Maroc". Il y a lieu de noter que le Maroc fournit de grands efforts en matière de lutte contre le trafic de drogue. Cette lutte est reconnue sur le plan international. Sans oublier la stratégie mise par le royaume pour combattre le blanchiment de l'argent sale. La justice est dotée d'un arsenal intraitable et les institutions bancaires ont pour consigne d'appliquer à la lettre le mécanisme de lutte contre ce trafic.