Dans ce contexte de sortie de crise, les conseils économiques et sociaux s’accordent sur la place primordiale des ONG et associations dans la mise en œuvre d’un modèle inclusif. Reste que le degré de coopération des pays, de part et d’autre de la rive méditerranéenne, demeure conditionné par une série d’injonctions relevées en pleine pandémie.
«La pandémie relève désormais du passé. Nous devons garder à l’esprit que le futur nous appartient», lance Dimitris Dimitriadis, président de la section «relations extérieures» du Comité économique et social européen (CESE) devant un parterre de conseillers économiques et représentants de la société civile issue d’une trentaine de pays.
Ce fut lors de la première journée du sommet euro-méditerranéen des conseils économiques et sociaux et institutions similaires, organisé à Marrakech du 31 mai au 1er juin, et dont le focus principal porte sur le rôle de la société civile dans la reconstruction et la résilience de la région.
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Fait commun aux pays de la zone euro-méditerranéenne: la participation active de la société civile dans le contexte de relance est essentielle pour hisser la qualité de vie des citoyens. C’est le propre du Maroc dont l’un des deux piliers du nouveau modèle de développement repose sur l’existence d’une «société forte». Mais c’est sans tenir compte de la morosité de la conjoncture actuelle et des perspectives qui s’annoncent préoccupantes. Les intervenants au sommet n’ont d’ailleurs pas manqué de rappeler que les conséquences qui résultent de la crise sanitaire (paupérisation de plusieurs couches de la population, inflation des denrées alimentaires, et exacerbation des conditions climatiques…) sont susceptibles d’accroître les inégalités, notamment dans les pays où les systèmes économiques et productifs sont faibles.
Il faut dire que le degré de coopération des pays de part et d’autre de la rive méditerranéenne demeure conditionné par une série d’injonctions contradictoires relevées en particulier en pleine crise pandémique. Si dans la région Méditerranée, la société civile a joué un rôle crucial dans l’atténuation des effets négatifs du Covid-19, à travers des actions menées auprès des couches les plus vulnérables, une grande disparité persiste entre les sociétés civiles du Nord et du Sud.
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Les sociétés civiles ne sont pas à mettre sur un pied d’égalité. «L’implication de la société civile au Sud est embryonnaire comparée à une forte présence au Nord», relève Fouad Benseddik, membre du CESE du Maroc. En effet, le Covid s’est révélé, après coup, un catalyseur des tensions entre les pays de la région.
L’accès inéquitable à la vaccination, l’absence de politique sanitaire et de mécanisme de solidarité entre l’UE et les pays de la rive Sud, témoignent des défis qui restent à relever. Mais ce sont surtout les défis climatiques qui soulignent la nécessité de mettre en œuvre un programme d’adaptation et d’investissement commun tant le destin des pays de la région euro-méditerranéenne reste intimement lié. «Le réchauffement constaté au niveau de la région s'établit à plus de de 20% de plus que la moyenne mondiale», a rappelé Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Cela dit, une prise de conscience accrue est intervenue sur le rétrécissement de l’espace réservé à la société civile dans la région. «Cette pandémie a été un rappel des défis que nos sociétés rencontrent en cas de crise», a ainsi relevé Aawatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille.