L’affaire du journaliste Soulaiman Raïssouni a franchi un nouveau palier avec son dépôt en détention préventive, ce lundi, à la prison d'Oukacha suite à une décision d'Abdelouahed Mjid, juge d’instruction à la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca.
Selon le quotidien Al Akhbar du mardi 26 mai, le prévenu sera présenté devant les juges, le 11 juin prochain, pour répondre des accusations de «viol contre une personne, avec usage de violence et séquestration». Dimanche, l’épouse de Raïssouni a été convoquée par la police judiciaire qui l’a questionnée sur cette affaire d’agression contre un jeune homosexuel, agression qui a eu lieu dans leur domicile conjugal.
Pour rappel, Raïssouni a été arrêté vendredi dernier suite à la publication, sur sa page Facebook, d'un jeune homme prénommé Adam qui relatait le viol dont il a été victime il y a de cela deux ans. Convoqué par la police judiciaire sur ordre du parquet général, le jeune homme a confirmé les faits et divulgué le nom de son agresseur, ce qui a conduit à l’arrestation du journaliste.
Al Akhbar ajoute que ce dernier risque gros, car les faits qui lui sont reprochés tombent sous le coup des articles 436 et 485 du Code pénal, qui prévoient une peine d’emprisonnement de 5 à 10 ans contre toute personne coupable d’un acte de viol avec violence sur une autre personne, que la victime soit un homme ou une femme.
Pour sa part, le quotidien Assabah témoigne du tollé général suscité par le post d’un avocat, qui dit avoir été choisi par la famille de Raïssouni pour le défendre. C’est la charge discriminatoire de ce post sur Facebook et, surtout, l’évocation d’un «complot» dans une affaire en cours d’instruction, qui ont amené deux ONG à retirer leur soutien à Soulaiman Raïssouni. De même, plusieurs médias et ONG étrangers ont apporté leur soutien au jeune Adam, dont la plainte a été estimée «juridiquement irrecevable» par l’avocat homophobe de Raïssouni.