Quelques jours après la fin de l'enquête de la BNPJ qui s'est soldée par l'engagement d'une poursuite judiciaire contre Oussama Housn, militant de l'AMDH et de l'Annahj Adimoqrati, qui a prétendu avoir été torturé et violé, voilà qu'un de ses camarades Abdelali Jaouat dément avoir été torturé. Le membre de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), Abdelali Jaouat, a démenti avoir fait les frais de "tortures ou de mauvais traitements" de la part de la police de Tanger. Selon un communiqué du procureur du roi près la Cour d'appel de Tanger, Jaouat a affirmé qu'il a été sidéré à son retour à Casablanca par les informations qui circulaient au sujet de son enlèvement, alors qu'il n'avait fait aucune déclaration à la presse dans ce sens et qu'il n'assume aucune responsabilité dans ce qu'a publié une association des droits de l'homme".
Le procureur du roi près la Cour d'appel de Tanger avait ordonné à la BNPJ l'ouverture d'une enquête à propos des informations selon lesquelles Abdelali Jaouat a été arrêté et torturé le15 avril par la police de Tanger avant qu'il ne soit interrogé sur les raisons de sa visite à la ville du Détroit. Ce n'est pas la première fois que l'AMDH émet des communiqués comportant des informations non vérifiées. Elle a agi de la même façon au sujet de son militant Oussama Housn qui a avait affirmé avoir été victime de torture et d'agression sexuelle de la part d'inconnus qu'il a assimilés à des agents de la police. Là encore, l'enquête menée par la BNPJ avait révélé les mensonges et des contradictions dans le témoignage d'Oussama Housn, preuves irréfutables à l'appui. L'AMDH n’a pas jugé utile toutefois de rectifier le tir par la suite auprès de l'opinion publique.
Concernant le prétendu enlèvement d’Oussama Housn, Le360 a appris, de sources proches du dossier, que la vidéo dans laquelle Oussama Housn déclare avoir été torturé et violé a été filmée par Ibtissam Lechgar, membre fondateur du Mouvement alternatif pour libertés individuelles (MALI). Elle lui a même soufflé les propos qu'il devait dire devant sa caméra. Selon nos informations, Ibtissam Lechgar a quitté le territoire marocain le 3 juin 2014 dans la matinée, exactement au lendemain de l’interpellation d’Oussama Housn par la police.
L’AMDH est une association dont l’action doit être fondée sur des faits quand elle constate des atteintes aux droits de l’homme. Mais l’AMDH semble s’empresser à chaque fois de dénoncer sans prendre la peine de procéder aux vérifications préalables et plus inquiétant : sans rétablir la vérité quand elle est contraire à ses affirmations initiales. La défense des droits de l’homme, à la fois légitime, louable et nécessaire, ne devrait pas se transformer en engagement féroce contre les institutions de l’Etat, en tentatives de manipulation de l’opinion publique et en bafouements de la vérité.