Ce mois de juillet, la nouvelle Constitution a soufflé sa deuxième bougie. Un événement marquant dans l’histoire du pays et qui fait la Une de l’édition de cette semaine de l’hebdomadaire panafricain, Jeune Afrique. "Deux ans après la promulgation d’une nouvelle Constitution, voyage à l’intérieur d’un royaume chamboulé", annonce le magazine dans un dossier de 18 pages consacré à ce qu’il désigne comme étant "L’autre Maroc". Politique, industrie, emploi, moudawana, société civile, cinéma et musique... tout y passe.
Crise politique mais pas économique
Après un prélude sur "la monarchie utile", dans lequel l’éditorialiste Hamid Berrada avance que "dans l’adversité, les Marocains sont plus royalistes que le roi", le journal revient d’abord sur "Les leçons d’une crise". Selon Jeune Afrique, "la rupture entre Benkirane et Chabat n’a pas provoqué de séisme politique. Preuve que la Constitution, promulguée il y a tout juste deux ans, a réussi son premier test". Au sujet de ce texte fondamental, le magazine avance qu’en dépit des analyses "hâtives ou passionnées" de certains qui ont vu en cette nouvelle Constitution "la seule perpétuation de l’absolutisme royal", "la loi fondamentale contient des dispositifs inédits" qui "encadrent le pouvoir du souverain et donnent une réelle latitude au chef du gouvernement, si ce dernier veut bien s’en servir". Des constats qui font que d’un point de vue politique, "la transition marocaine" à l’heure du printemps arabe est "moins spectaculaire", mais surtout "plus rassurante que celle de ses voisins".
D’un point de vue économique, le Maroc est associé au "royaume des parcs à thème". Sur ses colonnes, Jeune Afrique fait le tour des principales zones industrielles du royaume qui ont permis la création de pôles d’activités économiques en dehors de la capitale : "l’essor de Tanger a rééquilibré la carte du tissu économique marocain, autrefois concentré à Casablanca", fait-il remarquer. "Quatre ans après la relance du plan industriel, les zones d’activités spécialisées, en plein essor, essaiment dans tout le pays", constate Jeune Afrique. Et de relever qu’en ce qui concerne l’emploi, c’est "le monde à l’envers". Entre 2005 et 2012, le magazine relève une augmentation importante du nombre d’expatriés venant au Maroc. "Venus d’Europe, de plus en plus de jeunes traversent la Méditerranée en quête d’un travail et de meilleures conditions de vie", explique Jeune Afrique.
Quand la musique est bonne… Le constat n’est pas aussi "rose" en ce qui concerne la culture. "Entre les coûts de rénovation, le passage au numérique et la concurrence des multiplexes, les salles de quartier périclitent", avance l'hebdomadaire. Résultat, une fréquentation en chute libre, passant de 6,8 millions d’entrées en 2004 à 2 millions d’entrées en 2012. La musique quant à elle résiste grâce à l’implication de personnalités phares dont le magazine brosse le portrait. Brahim El Mazned (Festival Timitar) "des amazighs à l’électro", Neila Tazi (Festival Gnaoua) "tous en chœur", Aziz Daki (festival Mawazine) "stars à gogo", Mohamed Kabbaj et Faouzi Skalli (Musiques sacrées) "harmonia mundi"… pour Jeune Afrique, c’est eux qui "mettent l’été en musique" à travers des "événements devenus incontournables".