Qui ne connaît pas la rue piétonne Prince Moulay Abdellah à Casablanca? Cette avenue marchande aménagée au début des années 70 par le célèbre architecte français Jean François Zevaco était un véritable pôle d’attraction.
Et cela a duré plusieurs années, jusqu’à l’arrivée des grosses franchises et de l’ouverture de grand centres commerciaux -les Mall- dans la métropole économique du Maroc.
«L’avenue du Prince Moulay Abdellah ne possède plus son aura d’antan. Il y a eu plusieurs changements qui sont venus impacter l’évolution positive de ce lieu, resté pendant longtemps l’unique concentration d’enseignes commerciales de vêtements, de chaussures, de cosmétiques et autres», témoigne un des vendeurs ambulants de cette avenue marchande. Mais la rude concurrence des Malls n’est pas l’unique cause du manque d’intérêt de plus en plus grandissant et visible que cette rue piétonne et commerciale suscite chez le grand public.
«Plusieurs facteurs viennent confirmer cet état de fait, mais la faiblesse du pouvoir d’achat, qui est très accentuée ces derniers temps, explique le faible taux d’affluence, y compris à quelques jours de la célébration de l’Aïd al-Adha», déclare un autre vendeur officiant dans une boutique qui, jadis, employait une quinzaine de personnes.
«Nous ne sommes plus que 5 personnes à travailler ici. C’est la preuve que c’est un peu l’agonie», ajoute notre source face caméra pour Le360. D’autres endroits commerciaux, à Derb Sultan, à Bourgogne et au Maarif, sont venus voler la vedette à cette célèbre avenue piétonne réhabilitée en 2020 pendant le Covid-19 par la SDL Casa Aménagement avec un budget de 24,88 millions de dirhams.
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Cette restauration n’a pas été du goût de tous et semble avoir éloigné davantage les habitués de cette avenue, comme le confie un délégué syndical des chauffeurs de taxi à Le360: «Nous sommes à deux jours de l’Aïd al-Fitr, qui vient clôturer le ramadan, et il n’y a pas foule. Nous restons parfois une heure à attendre qu’un client pointe à l’horizon. C’est comme si les gens fuyaient cet endroit.»
Ali Bouftass, président de l'Association Assafa des commerçants, des professions libérales et des services du centre-ville, contacté par nos soins, a annoncé qu’une réunion avec Nabila Rmili, maire de Casablanca, était prévue très prochainement pour discuter du résultat final du réaménagement, visiblement très contesté.